Si le droit d'asile dans l'Union européenne est négligé par ses États membres et méconnu de ses citoyens, il n'en est pas moins porteur des droits fondamentaux et fondateurs de l'Union européenne. Aussi, à l'heure où les questions de l'immigration et plus particulièrement de l’accueil des demandeurs d'asile, sont de plus en plus présentes sur la scène politique de l'ensemble du territoire, le Conseil de l'Union européenne est appelé à réagir. En effet, le manque d'opposabilité et de fermeté des textes juridiques de référence d'une part, et la mauvaise volonté des états membres - souvent dépassés par les flux massifs et croissants de populations - d'autre part, représentent de véritables freins à l'application des droits fondamentaux d'aide, de protection et d'accueil des ressortissants de pays tiers. Ainsi, alors que les pays de l'Union réagissent de manière très inégale face aux demandes d'asile et ne respectent pas toujours les directives émises par le Conseil de l'union européenne, ces dernières révèlent quelques carences. Et le règlement « Dublin II » - règlement n° 343/2003 adopté le 18 février 2003 qui définit « les critères et mécanismes de détermination de l’État membre responsable de l’examen d’une demande d’asile présentée dans l’un des États membres par un ressortissant d’un pays tiers »* - n'est pas exempt d'un certain nombre d'approximations. Les affaires récentes menées devant la Cour de Justice de l'Union européenne (arrêt N.S. et affaire K.) dans le but de dénoncer les comportements abusifs de certains États au regard de leurs obligations, concernant le traitement des demandeurs d'asile ou encore le principe de regroupement familiale, en sont des exemples clés. Par coneséquent, si il est important de relever la réaction de la Cour de Justice de l'Union européenne et du Conseil de l'UE, pour avoir mis à l'honneur les clauses du texte porteuses des droits fondamentaux ainsi que pour les engagements pris en conséquence ; notons que les attentes qui reposent sur la mise en application du Régime d'asile européen commun (RAEC) prévue pour la fin de l'année 2012, restent fortes. Ces directives, réalisées pour garantir l'harmonisation et l'amélioration de la situation juridique des demandeurs d'asile pourraient être les prémices d'une politique et d'une gestion plus juste de des demandes, à la hauteur des principes fondateurs de l'Union européenne.

*combatsdroitshomme.blog.lemonde.fr :

arrêt N.S. et affaire K.