Le 25 novembre 2015 le parlement européen adopte un rapport sur la prévention de la radicalisation. Le lien entre ce rapport et les attentats de Paris est manifeste. Une question demeure: pourquoi y-a-t-il eu besoin d'événements tragiques pour prendre la mesure d'une menace identifiée depuis quelques années déjà ? Face aux organisations terroristes, le non-retrait des contenus interdits sur internet par les entreprises ainsi que la séparation des détenus radicalisés dans les prisons vont-ils avoir un impact sur la montée du radicalisme et des risques d'attentats ? L'article de Camille Le Tallec s'intitule "Les préconisations du parlement européen contre la radicalisation". Cette préconisation dont s'occupe les eurodéputés est nécessaire et justifiée mais attendre des attentats pour le faire semble manquer de professionnalisme. La crise en Syrie a débuté il y a maintenant plus de quatre ans et l'organisation terroriste Daech s'est affirmé depuis trois ans.
L'article tente d'établir une séparation intéressante entre deux notions: la répression et la prévention. Ces deux notions renvoient à l'idée du bon dosage entre la nécessite de sécurité face aux menaces et aux attentats et en même temps le besoin de liberté qui est un des caractéristiques de notre société et donc de notre modèle politique. L'auteur montre qu'il faut saisir la différence entre une "répression préventive" et une "prévention répressive". Cette différence est "ténue" d'après l'auteur. Il ne faut pas choisir l'un des concept pour analyser, anticiper et restreindre voire annihiler des attentats. Il est besoin de s'aider des deux, c'est-à-dire d'effectuer une prévention à titre d'information ainsi qu'une prévention répressive puis une répression à la fois sensibilisatrice et enfin préventive.