Depuis les tragiques événements du 13 novembre, l'Union européenne et ses institutions semblent être paralysées par le terrorisme. En effet, depuis quelques semaines les médias ne sont alimentés que par les bouleversements causés par l'Etat Islamique. L'Europe se retrouve confrontée à une menace grandissante et les dirigeants européens ont donc décidé de faire de la lutte contre le terrorisme une priorité absolue afin d'assurer la sécurité des citoyens. D'autre part, la ville de Bruxelles, capitale européenne et centre décisionnel important est en état d'alerte maximum ce qui ne fait qu'accentuer ce sentiment de paralysie.

Cette situation n'est pas sans conséquence pour la progression de l'agenda européen qui se voit totalement accaparé par des réunions autour des Affaires Étrangères, de la Défense et de la Sécurité. Certaines institutions ont même annulé la majorité des réunions jugées non-essentielles pour mieux gérer cette situation de crise. Elles concentrent tous leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme « Et c'est ainsi que le sentiment d'insécurité remplit désormais totalement l'agenda politique et médiatique européen et international»* (1) écrit le Nouvel Observateur. Par conséquent, l'Union fait passer au second plan les enjeux clés antérieures aux attentats ce qui bouleverse totalement le cours des discussions européennes. « Dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité. »* (2), a ainsi déclaré le président François Hollande reflétant l'état d'esprit actuel.

Il est devenu difficile de lire des actualités européennes qui ne soient pas rattachées à la question du terrorisme. Les médias français et belges sont absorbés par le sujet. En revanche, les médias britanniques quant à eux mettent en avant ce phénomène qui est venu mettre un frein aux discussions. Ils évoquent notamment la question du "Brexit" dont nous n'entendons plus parler et qui pourtant doit faire l'objet d'un sommet européen en décembre. En effet, le premier ministre britannique, David Cameron, a établi une liste de revendications à négocier avec les 27 états membres en vue d'une éventuelle réforme européenne. Or, son homologue néerlandais, Mark Rutte, a confié être quelque peu sceptique quant à un accord courant décembre au vu de la situation actuelle. Il a déclaré: « December deadline slipping, as counterterrorism and migration dislodge ‘British question’ from European summit agenda »* (3) ce qui prouve que les grands enjeux européens ont été mis entre parenthèses depuis le 13 novembre.

Il semblerait que pour le moment l'Union européenne soit bloquée dans une bulle de solidarité anti-terrorisme mais il ne faudrait pas qu'elle s'égare et se détourne de ses enjeux actuels et de ses principes fondamentaux indéfiniment. Les mots du président américain, Barack Obama, illustrent tout à fait la situation : « Je pense qu'il est absolument vital que chaque pays, chaque dirigeant, envoie le message que la haine d'une poignée de tueurs n'empêcherait pas le monde de prendre des décisions cruciales ».*(4)

Sources:

(1-2) http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1454025-le-pacte-de-securite-prime-sur-le-pacte-de-stabilite-parlons-plutot-cop-21-et-solidarite.html

(3) http://www.theguardian.com/world/2015/nov/26/cameron-eu-membership-deal-december-deadline-referendum

(4) http://www.euractiv.fr/sections/leurope-dans-le-monde/la-menace-terroriste-paralyse-bruxelles-et-les-institutions