La COP 21 qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre monopolise l'attention de tous les médias, c'est une initiative courageuse pour donner enfin une suite à la décevante conférence de Copenhague en 2009 où aucun réel accord n'avait été conclu. Malheureusement les observateurs ne sont pas beaucoup plus confiant pour cette nouvelle édition, 6 ans après. C'est l'occasion pour François Hollande de rassurer sur le statut diplomatique de la France et de son investissement dans la problématique environnemental. Comme le prouve le départ d'une partie des verts du gouvernement, d'une manière globale l'écologie est de moins en moins prise au sérieux ou envisagée comme devant être centrale dans une politique gouvernementale. C'est un courant beaucoup trop assimilé à la gauche alors qu'il pourrait aussi s'inscrire au centre ou à droite, se détachant d'une image de « décroissance » liée à l'extrême gauche pour ainsi s'adapter au modèle d'un libéralisme raisonné. Ce n'est pas une politique de partis mais au contraire, une politique qui devrait être intégré à tous les partis.
Quoi qu'il en soit, en cette période de doute climatique, de tension écologique il est important de rappeler les exemples qui fonctionnent dans ce monde, par exemple en Suède : 1ère organisatrice d'une conférence sur le climat en 1987. Le pays scandinave, par ses efforts impressionnant dans la lutte contre les gaz à effet de serre par exemple en a fait le leader européen du modèle vert, raisonné et responsable. Notamment la ville de Malmö dans le sud du pays, c'est la vitrine de l'exemple suédois mais aussi de la lutte dans lequel il s'est engagé, le combat de ce siècle.
La ville de Malmö est une ancienne cité industrielle dont l'organisation urbaine a totalement été repensée à partir de 1998 lors de la perte de vitesse de l'activité portuaire et économique à la fin des années 80. Un nouveau quartier a vu le jour, autosuffisant en énergie et qui a misé sur d'importants investissements publics pour le développement durable en faveur de l'abandon progressif des énergies polluantes. Comme titrait Le Monde en 2010 « Malmö : la fusion entre la nature et l'architecture », la ville est devenue un lieu d'investissement étranger et un exemple de diversité, basé sur la sensibilisation des habitants à la problématique écologique et des attentes fortes de la part des collectivités sur les entreprises qui s'y installent.
En effet, la 3ème ville du pays est quadrillée d'infrastructures qui en font un modèle d'innovation écologique, des éoliennes prodiguent l’électricité, l'eau de pluie est récupérée via des toits végétalisés puis l'eau est chauffé par des panneaux solaire. Le système est pensé afin que même les déchets soient traités sans émission de Co2 et que même leur incinération créer du biogaz.
En soit, la ville est la concrétisation parfaite du terme économie circulaire
, les produits issus d'agriculture équitable sont privilégiés : par exemple l'importation de café étiqueté fair trade
est passé de 0,9 % à 60 % entre 2006 et 2012.
Bien évidement ce système a des failles. Établit sur un territoire restreint, cela concerne seulement un quartier d'une ville de 200 000 habitants, les loyers y sont donc proportionnellement 15 à 30 % plus cher que dans le reste de la ville. C'est une expérience réussie mais avec ses limites car pour l'instant dédiée à une population plus aisé qui consomme plus que la moyenne des autres habitants. Ce n'est pas encore une politique abordable pour tous, et encore moins à l'échelle mondial mais qui peut laisser penser qu'une autre urbanisation est possible. Ce projet montre son efficacité, la phase de désindustrialisation achevée, la ville est attractive, elle laisse une part belle à l'architecture avec la tour Turning Torso
par exemple et le fameux pont qui relie la ville à Copenhague à travers le mer du Nord créant ainsi un espace d'échanges et d'activité important avec la capitale Danoise en pleine dynamisme.
La ville de Malmö est un projet d'exception qui a porté ses fruits tant au niveau écologique qu'économique, bien qu'inaccomplie pour l'instant, l'objectif des élus de la ville est d'utiliser uniquement des énergies renouvelables d'ici 2030. On pourrait donc espérer que la Suède, en tant que 4ème pays au classement Environemental Performance Index , prenne enfin une place importante sur la scène internationale et que sa timidité s'efface devant ses résultats concluant, face à l'arrogance de certains états en matière d'environnement.
Sources:
http://www.lejournalinternational.fr/La-Suede-leader-mondial-de-l-environnement_a3246.html
http://www.actu-environnement.com/ae/news/1542.php4
http://ecoquartier.midiblogs.com/archive/2009/05/02/la-cite-ecologique-du-futur-a-malmo.html
http://www.touteleurope.eu/actualite/malmoe-l-ecologie-a-la-suedoise.html
http://www.visitsweden.com/suede/-voir-et-a-faire/La-Suede-verte/Destinations/Malmo/
http://www.lemonde.fr/voyage/article/2010/10/11/a-malmo-la-fusion-de-la-nature-et-de-l-architecture_1423489_3546.html