Le 23/12/2015;

Dès son apparition en 1980, la notion d’euroscepticisme désignait la méfiance Britannique vis-à-vis de l’approfondissement de l’intégration européenne. Le terme s’est ensuite étendu à tous ceux qui étaient rétifs à davantage d’intégration. Aujourd’hui encore, les « inventeurs » de l’euroscepticisme marquent les esprits par la menace du Brexit et la volonté de Mr Cameron d’effectuer un référendum fin 2017 sur le thème de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Cette éventualité peut certes sembler menaçante par de nombreux abords… En effet, on peut se demander si ce comportement ne va pas donner de « mauvaises idées » dans un contexte de crise d’identité européenne et de montée des mouvements nationalistes dans plusieurs pays de l’union.

Les exigences de Mr Cameron, qui sont arrivées dans les négociations comme une sorte de « chantage » sur arrière fond de Brexit sont les suivantes : Protéger le marché commun et la GB de ce que la zone euro est susceptible de faire ; Retirer l’obligation d’aller vers une union sans cesse plus étroite ; Travailler en relation plus étroite avec les parlements nationaux et faire comme l’Allemagne où la cour de Karlsruhe peut refuser une directive européenne ; Réduire les abus du droit de mobilité en Europe, limiter l’immigration et les droits des immigrés, mais pas ceux des Européens de travailler dans toute l’Europe ; Mettre la compétitivité dans les gènes de l’UE, et notamment «réduire l’ensemble des contraintes qui pèsent sur le business ».

En réponse à ces exigences, qui sont présentées comme nécessaires au maintien du Royaume-Uni dans l’Europe, les réactions des parlementaires sont certes partagées, mais la plus grande partie d’entre elles peuvent être résumées par la suivante : « Les Britanniques auraient tort de penser que leurs partenaires sont prêts à payer le prix fort pour les retenir, surtout si ce prix revenait à vider le projet européen de son sens », a confirmé à l'AFP un diplomate européen à Bruxelles.

Cette sortie aurait un impact économique significatif sur le reste de l’Europe. Le marché du Royaume-Uni représenterait un manque à gagner non négligeable. La fondation allemande Bertelsmann avance des pertes de 0,3% du PIB par habitant en France comme en Allemagne, et notamment un effondrement de 2,7% du PIB par habitant en Irlande si le Brexit avait lieu.

Un impact économique, donc, mais également un impact politique. Ce comportement de la part du gouvernement de David Cameron met l’UE dans une position inconfortable : si l’UE cède (une fois de plus) aux exigences des Britanniques de nombreux pays risquent de ne pas apprécier… Pourquoi se plier aux directives imposées par l’UE (Et il est vrai que ces dernières peuvent être contraignantes quelquefois…) Alors que le Royaume-Uni utilise une Europe « à la carte » sans accepter de les suivre? Par ailleurs si l’UE ne cède pas et que le fameux référendum fin 2017 mène l’Europe vers un Brexit, on peut supposer, comme dit précédemment, que certains partis européens risquent d’utiliser cet argument contre l’intégration européenne.

Cependant en étudiant bien les cartes en possession du Royaume-Uni actuellement, on se rend compte que sa sortie de l’UE aurait, certes, un impact négatif sur le reste de l’UE… Mais également des conséquences désastreuses sur le Royaume-Uni. Retour sur ces conséquences en deuxième partie de cet article.

Sources (disponibles en ligne le 21/12/2015): http://www.lalibre.be/archive/la-victoire-de-cameron-reveille-le-spectre-du-brexit-pour-l-ue-554cc12d35704bb01c30f98d
http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2015/05/19/29002-20150519ARTFIG00159-pourquoi-un-brexit-serait-tres-mauvais-pour-les-britanniques.php http://www.europ-avenir.eu/zpage16lobby/NEWSLETTER_Brexit_Fr.pdf http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/15/brexit-les-europeens-pressent-cameron-d-abattre-ses-cartes_4789649_3214.html