Les gaz de schistes sont des ressources recouvrables dont l’exploitation a complètement changé le paysage énergétique mondial. En effet, ces gaz dits « non conventionnels » ont connu un développement massif aux États-Unis depuis 2006. Leur production constituait près de 59% de la production américaine de gaz en 2010 et pourrait poursuivre sa croissance au-delà vu leurs apports énergétiques. Avec d’énormes réserves mondiales non exploitées, la question de leurs modes d’extraction se pose. Extrêmement couteuse, l’extraction s’effectue sous terre à partir de la fracturation des roches-mères argileuses qui retiennent ce gaz. Les américains et les russes sont de grands producteurs et distributeurs de ce gaz soulignant des facettes géopolitiques et diplomatiques importantes pour l’Union Européenne. En effet, il faut savoir qu’il est difficile de cultiver le gaz de schiste en Europe étant donné que son exploitation devrait se faire au sein de lieux très peuplés vu l’emplacement des réserves en Europe. Ainsi, le principal fournisseur du continent européen est la Russie. L’Europe est globalement très dépendante sur le plan énergétique avec une forte dépendance au gaz. A l’heure actuelle, 30 à 35 % du gaz européen vient de Russie, le gaz liquéfié ne représentant que 10 %. Les successives crises ukrainiennes auraient pu changer la donne mais les deux puissances sont mêlées dans une interdépendance qui réduit fortement leurs champs d’actions.
C’est ainsi que le plan de développement Horizon2020 cherche à amener l’Europe vers la sécurité énergétique tout en réduisant cette dépendance vers la Russie de manière implicite. L’année 2014 a marqué un tournant pour la position de l’Union Européenne vis-à-vis de l’exploitation de ce gaz car la Commission a pris position au grand dam des écologistes à au profit de certains pays comme la Pologne qui n’hésite à faire du forcing quant à l’exploitation du gaz de schiste. Sans interdire ou autoriser, la Commission européenne à « recommandé » des activités de fracking respectueuses de l’environnement et des alentours. Car oui, bien qu’il soit considéré comme une énergie à faible émission de carbone, l’extraction du gaz de schiste est dangereuse à plusieurs égards. Sans parler de son statut de gaz à effet de serre provoquant le réchauffement climatique, les nappes phréatiques sont polluées par le fracking et l’air ambiant se retrouve à son tour pollué par les émissions rendant la procédure condamnable à toutes les étapes. De plus, des études ont démontré qu’il y aurait un lien entre fracking et séismes car la fracturation hydraulique rendrait les sols instables.
Il semblerait alors que l’Union Européenne adopte une position qui se contredit dans ses actions. En effet, bien qu’elle préconise des procédures qui respectent l’environnement, Bruxelles tient à l’évolution de son indépendance énergétique et il est possible de remarquer la construction de gazoducs et de nouveaux terminaux méthaniers destinés à accueillir, notamment, le gaz de schiste américain. Une politique qui va directement à l’encontre d’une véritable transition énergétique.
Sources utilisées:
http://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/energie-renouvelable-exploitation-gaz-schiste-elle-menace-4154/
http://www.lemonde.fr/energies/article/2016/04/29/gaz-de-schiste-bruxelles-decide-de-poursuivre-la-pologne_4910904_1653054.html
http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/gaz-de-schiste
http://multinationales.org/Comment-la-Commission-et-les-industriels-cherchent-a-imposer-le-gaz-de-schiste
http://www.touteleurope.eu/actualite/l-europe-divisee-sur-l-exploitation-du-gaz-de-schiste.html
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FrackingFreeIreland.com