Alors qu'en 2015 déjà, les barbelés installés autour de "la Jungle de Calais" n'avaient pas plu aux diverses associations présentes et au public, aujourd'hui, afin de sécuriser la migration vers l'Angleterre, une nouvelle étape se déroule sous nos yeux, bien loin de la vision démocratique et de l'esprit d'ouverture qui représentait l'Union Européenne jusqu'à présent. Nos principes démocratiques seraient-ils en train d'être abaissés contre notre volonté ? Ou laissons-nous tout simplement faire par soucis de contrariété ?

Un Modèle Pérenne

Le modèle démocratique européen se développe depuis déjà de nombreuses années et force est de constater que de nombreuses cultures nous ont suivi en ce sens. Même si ce dernier est loin d’être parfait et surtout le seul à suivre comme l’auraient entendu les philosophes des Lumières, il a néanmoins fonctionné durant des siècles et circule autour de valeurs édités dans le Traité de Lisbonne :

« le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit, le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Elles sont dites communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination entre individus ou groupes d’après certains caractères particuliers aboutissant à une inégalité, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes ».

Alors pourquoi aujourd’hui, justement au moment où ce modèle a grand besoin d’être renforcé, en venons-nous à un retour en arrière ?

L’Europe des libertés

Effectivement l’humanité s’est construite sur des conflits, l’Europe s’est créée autour d’eux et l’Union Européenne est elle-même née d’un conflit. Pourtant, depuis quelque temps, le souvenir de ces guerres et des ces dénis démocratiques semblait avoir porté ses fruits et donné un certain équilibre à nos démocraties ; nous rendant alors maîtres de nos libertés et défenseurs de celles des autres. L’acte Unique en 1986 déclarait même la volonté des états membres de « promouvoir ensemble la démocratie en se fondant sur les droits fondamentaux » ; ces mêmes droits et valeurs cités plus haut dans le texte. Et c’est par cela qu’en 1951 était créé le droit d’asile dans l’Union Européenne. Et depuis près d’un demi-siècle, ce droit évolue et est renforcé par les états membres notamment par exemple en Juin 2009 par le « paquet d’asile » ou encore en 2013 par la réforme du « règlement de Dublin III ». Ces améliorations montrent bien l’envie de l’Union Européenne de s’investir pleinement dans les conditions de vie des uns et des autres mais plus particulièrement de ceux vivant dans des conditions extrêmement précaires.

Parlons tout d’abord du « paquet d’asile » : il s’agit d’effectuer un regroupement familial pour les réfugiés ou demandeurs d’asile. En ce sens, au lieu de n’aider que peu de personnes l’Union Européenne accorde sa protection et son soutien à un plus large nombre. Il s’agit donc bien d’une volonté d’entraide.

Pour ce qui est du « règlement de Dublin III », l’Union Européenne a voulu à ce moment-là régler tout ce qui était conflit entre états membres vis-à-vis des pays d’accueil : il fallait déterminer quel pays se devait d’accueillir ou non les réfugiés. Cette action permet de limiter les flux dans chaque pays et ainsi de réguler le trafic et les effets parfois négatifs de l’immigration.

Un Symbole caché à la vue de tous

Mais malgré ces actes réels de l'Union Européenne et ce volontariat, il semble qu'aujourd'hui cela n'ait plus réellement d'importance. La construction de ce mur, symbole durant des années de la Guerre Froide, se déroule aujourd'hui en France et peu de monde semble en être offusqué. Oui, il s'agirait de préserver les réfugiés vis-à-vis de la Rocade de Calais ou de toute autre forme de danger, mais c'est surtout et avant toute chose le symbole d'un blocus qui se crée : quand on ne veut pas voir quelque chose, quoi de plus simple que de le cacher... Les personnes impliquées dans cette construction se cherchent des excuses volontaristes de paix afin d'arriver de fait à leurs fins et la plupart d'entre nous y croient, laissent passer. Et même si certains tentent de réagir - tels que certains élus locaux qui ont refusé l'avènement de ce mur - ils ne sont pas écoutés. Est-ce donc déjà trop tard pour l'Europe ?

Sources :

Vie Publique - http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/ue

                      citoyennete/definition/quelles-valeurs-union-europeenne-defend-elle.html

Le Monde - http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/12/18/calais-mobilisation-contre-le-mur-de-la-honte- autour-du-port_4542934_3224.html Humanité - http://www.humanite.fr/calais-dos-au-mur-de-la-forteresse-europeenne-549307 20 Minutes - http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/13722414

                    http://www.20minutes.fr/lille/1921475-20160909-calais-mur-anti-migrants-signe-constat-echec

Gatestone Institute - https://www.gatestoneinstitute.org/9012/calais-migrants The Local - http://www.thelocal.fr/20160908/history-tells-us-great-wall-of-calais-is-not-fit-for-purpose