Si l'élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis a suscité tant de réactions, c'est parce que ce n'est pas un événement isolé. Il peut facilement être mis en relation avec d'autres faits récents inattendus prouvant que le nationalisme reprend de l'importance dans le monde depuis une décennie. Le vote du 24 juin 2016 en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne en est un. L'ampleur prise par des partis d'extrême-droite dans des pays comme la Pologne, l'Autriche, la Hongrie ou encore la France, en est un second. La place occupée par le président russe Vladimir Poutine sur la scène internationale, notamment à travers son intervention en Syrie, en constitue un troisième.
Les positions du 45ème président des Etats-Unis diffèrent sur beaucoup de points avec les orientations prises et les principes promus par l'Union européenne. Cela pose un problème certain dès lors que la fédération nord-américaine entretient des relations économiques très fortes avec la communauté européenne. Les dirigeants européens se demandent donc si ces relations vont rester intactes ou pâtir de la politique adoptée par l'administration Trump. Leur intérêt est bien sûr d’œuvrer à renforcer ce lien, sans quoi de nombreuses pertes seraient enregistrées. Malgré les importantes divergences, notamment éthiques, qui existent entre le "leader du monde libre" et l'Union européenne, il semble que l'interdépendance entre ces deux puissances soit trop poussée pour que les échanges en soient impactés.
Le fait que Donald Trump rejoigne et soit rejoint par des dirigeants issus de partis d'extrême-droite à la présidence du monde présage un avenir incertain. D'un côté, sa relation cordiale avec Vladimir Poutine peut laisser penser que la hache de guerre est enterrée et que les deux pays se dirigent davantage vers une politique de coopération. D'un autre côté, fortes du choix des britanniques pour le "Brexit" et du succès du candidat républicain aux Etats-Unis, les revendications indépendantistes et populistes internes à l'Europe ne risquent pas de cesser. On pourrait alors voir se dessiner un monde sans Union européenne, où des élites autoritaires régiraient entièrement la société et bafoueraient les droits de leurs peuples.
Il semble que le vote étonnant auquel la planète a assisté le 9 novembre 2016 soit du en partie à une résistance des américains au pouvoir fédéral. Se rendent-ils seulement compte qu'en souhaitant récupérer un pouvoir national ils ont élu quelqu'un qui va restreindre leur ouverture au monde? Il reste à espérer que le nouveau dirigeant américain soit contraint par son administration et la conjoncture, notamment le niveau d'interdépendance entre les pays du à la mondialisation, de mettre de l'eau dans son vin. De la même façon, il est souhaitable que les pays de l'Union européenne ne suivent pas le même chemin et que les citoyens se remémorent les régimes des années 1930, car "un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre".
Sources:
http://www.lemonde.fr/elections-americaines/resultats/2016.html
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2016/11/08/donald-trump-secoue-le-parlement-europeen/
http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/11/09/apres-le-brexit-bruxelles-a-nouveau-sous-le-choc_5027924_829254.html
http://www.rfi.fr/europe/20161109-union-europeenne-le-flou-apres-victoire-donald-trump
https://euobserver.com/foreign/135838