Depuis l’annonce des résultats du référendum le 23 juin 2016, l’Europe s’est retrouvé plongée dans l’incertitude. En effet, les partisans d’une sortie du Royaume-Uni furent eux-mêmes surpris par la tournure des évènements, se retrouvant ainsi bien incapables d’émettre un plan de sortie du pays.
Après l’annonce de l’enclenchement du processus en mars, le discours de Theresa May permet d’en savoir plus sur l’avenir des relations entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne ; la rupture s’annonce « claire et nette ».
En effet, à la surprise générale, l’Angleterre renonce au marché unique afin de pouvoir négocier librement ses propres accords commerciaux et retrouver le contrôle de son immigration, première priorité du nouveau gouvernement. En contrepartie, la conclusion d’un accord douanier avec l’Union est souhaitée.
L’Angleterre est donc prête à renoncer à son accès à un marché de 500 millions de consommateurs afin de restreindre la liberté d’entrée des travailleurs étrangers. Si certains voient dans ce Brexit la reprise en main par la Grande-Bretagne de son avenir, il montre surtout la victoire d’un discours démagogique qui prétend faire croire que tous les problèmes du pays seront résolus lorsque les immigrés n’y auront plus accès. Theresa May affirme que son pays est « ouvert et tolérant » or c’est bien l’opinion inverse qui s’est exprimée lors du référendum. En vérité, la seule liberté que le Royaume-Uni n’arrive pas à accepter est celle de la liberté de circulation des personnes.
Ce discours fut également l’occasion de dévoiler les marges de négociation que possède l’Angleterre face à l’Union. En effet, le Royaume-Uni a la possibilité de porter atteinte à cette dernière en imposant des barrières douanières qui nuiraient à ses exportations. De plus, le budget de l’Union Européenne souffrira grandement de la perte d’un de ses contributeurs les plus importants ; une inquiétude à laquelle Theresa May répond par l’éventuelle possibilité de participation à certains programmes européens.
Le déclenchement de l’article 50 en Mars entamera une procédure de divorce qui durera deux ans au maximum, au cours desquels chaque détail sera longuement débattu. On ne peut s’empêcher de regretter que le travail de l’Union Européenne se verra pollué par la négociation du Brexit quand tant d’autres problèmes à régler sont laissés en suspend. En effet, tout le temps passé à négocier le Brexit est du temps en moins passé à construire et renforcer l’Union.
Theresa May termine son discours en avisant l’Union européenne de ne pas punir le Royaume-Uni ; une menace à peine voilée. Reste à savoir si la Grande-Bretagne fera mieux seul qu’accompagnée.
Sources :
1. http://www.lemonde.fr/international/article/2017/01/18/brexit-apres-le-discours-de-theresa-may-la-presse-anglosaxonne-broie-du-noir_5064841_3210.html
2. http://tempsreel.nouvelobs.com/brexit/20170117.OBS3918/le-brexit-selon-theresa-may-que-faut-il-retenir.html
3. http://www.huffingtonpost.fr/2017/01/17/brexit-les-4-menaces-voilees-du-discours-de-theresa-may/