Le retrait des troupes américaines de Syrie : est -t-il une bonne décision ?
Le 19 décembre, le président américain Donald Trump a annoncé son intention de retirer leurs troupes de Syrie prétendant d’avoir triomphé leur ennemi terroriste. « Nous avons gagné contre ISIS, il est temps de rentrer », s’est exprimé M. Trump sur ce sujet. Cette décision risque de provoquer une éventuelle alliance des forces kurdes avec le régime de Bachar Al-Assad, dans le but de se protéger de la menace turque.
La décision de M. Trump risque d’engendrer des conséquences importantes sur le territoire syrien mais cela peut également affecter les alliées des Etats-Unis dont la lutte est la menace terroriste. La sécurité européenne sera fortement menacée. C’est donc le cas de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne qui ont semblés inquiétés concernant le retrait des USA. « Je regrette très profondément la décision prise par les Etats‐Unis de partir de Syrie », a dit M. Macron.
La vision des autorités européennes au sujet de l’intervention turque
Federica Mogherini, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, s’est directement adressée aux autorités turques en leur demandant de s’abstenir de toute action envers les kurdes qui pourrait dédommager l’alliance contre la menace terroriste ou de renforcer l’instabilité en Syrie. Elle s’exprime sur le fait que combattre l’Etat islamique est l’objectif principal des pays de l’Union européenne. La Turquie détient une responsabilité particulière au sein de cette lutte et doit tenir ses engagements.
Quel avenir pour les kurdes de Syrie ?
La présence Kurde en Syrie a conquis 30% du territoire syrien au nord et le nord-est du pays. Cela a permis une sorte d’autonomie aux kurdes. En effet, les kurdes possèdent leurs propres institutions publiques comme des écoles où la langue kurde est étudiée et leurs forces de sécurité. Après ce retrait, le pouvoir Damas est déterminé à reprendre le contrôle de tout le territoire du pays. De plus, sans la protection américaine, les Kurdes risquent de se retrouver seuls et sans défense. Leur position géographique et politique n’est pas à leurs avantages. Ils se retrouvent à avoir comme voisin du côté nord du pays leur ennemi historique, la Turquie puis du côté sud, ils se confrontent au régime syrien soutenu par la Russie. Le régime de Bachar Al-Assad serait donc le grand gagnant si les troupes militaires parviendraient à se retirer de la Syrie. Par ailleurs, la Turquie menace l’autonomie prise par les kurdes. Elle planifie de faire tomber la principale milice kurde syrienne connue sous le nom d’Unités de protection du Peuple. Cela permettra aux turques de rétablir son pouvoir au sein du territoire syrien. Cette situation risque de créer du chaos lequel peut entraîner par la suite le retour d’ISIS et mettre en péril tous les efforts faits jusqu’à ce jour. En effet, les kurdes n’auront pas d’autre choix que de s’accorder au régime de Damas car sinon ils se confrontent au danger turc. Cela veut dire que les territoires dont les kurdes ont pris le contrôle reviendraient de nouveau au régime de Damas en mettant ainsi les kurdes dans une position de faiblesse.
Sources
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/21/kurdes-de-syrie-si-la-turquie-nous-attaque-nous-ne-pourrons-plus-lutter-contre-l-etat-islamique_5401133_3210.html
https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/55676/d%C3%A9claration-de-la-haute-repr%C3%A9sentante-et-vice-pr%C3%A9sidente-federica-mogherini-au-sujet-de-l_fr
https://www.zeriamerikes.com/amp/4709678.html