L'année 2019 a été marquée par l'incertitude en ce qui concerne le Brexit, à tel point que certains s'aventuraient à imaginer un retour en arrière du Royaume-Uni sur la question du Brexit. Cependant les résultats des élections législatives de décembre dernier ont été clairs : les Britanniques ont accordé leur confiance à Boris Johnson, déterminé à mener à bien la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne le plus rapidement possible. Le 9 janvier, le Premier Ministre britannique a réussi là où Theresa May, qui occupait le poste avant lui, a échoué à maintes reprises : il a pu faire adopter à la Chambre des Communes l'accord de sortie qu’il a négocié avec l'UE. Pour entrer en vigueur, le texte doit encore être approuvé par la Chambre des Lords, puis promulgué par la Reine, et enfin ratifié par le Parlement Européen. La probabilité qu'un de ces trois acteurs refuse ce texte étant infime, on peut considérer que la sortie du Royaume-Uni est imminente.
A l'approche du grand départ, les sentiments sont partagés à Bruxelles. D’abord, cette nouvelle est un soulagement, puisque cet accord met à fin à une période de doute, particulièrement compliquée autant du côté britannique que du côté de l'Union. La crainte d'un "no-deal", une sortie du Royaume Uni sans accord qui aurait fortement compromis les futures relations économiques et politiques entre le pays et l’UE, a été au centre des préoccupations tout long de l’année. La Brexit reste cependant considéré comme un échec majeur de la construction européenne et certains hauts représentants de l'Union n'ont pas manqué d'exprimer leur tristesse de voir le Royaume-Uni quitter l'Union. C’est le cas de Frans Zimmerman qui a publié le 26 décembre dernier une « Lette d’amour à la Grande-Bretagne », dans laquelle il explique les liens particuliers qui l’unissent à ce pays ainsi que le déchirement que provoque en lui sa sortie de l’Union. Avant lui, Donald Tusk, alors président du Conseil Européen, avait fait de même dans son discours du 17 octobre 2019, indiquant que « la porte de l'UE serait toujours ouverte», si le Royaume-Uni exprimait le désir de réintégrer la communauté.
Malgré cette avancée significative, la fin des négociations entre l'UE et son futur ex-membre n'est pas pour tout de suite. A partir du 31 janvier 2020 et jusqu'au 31 décembre de la même année, le Royaume-Uni bénéficiera d’un statut spécial : il ne sera plus membre de l'UE, et ne sera donc pas représenté au sein des institutions communautaires, mais devra s'acquitter de sa contribution financière afin de ne pas handicaper l'UE. L'année 2020 s'annonce donc comme une année de transition, durant laquelle il va falloir définir le nouveau cadre des relations qui uniront dans le futur l'UE et le Royaume Uni. Il faudra également mettre à profit cette période pour résoudre des problématiques qui restent en suspens malgré l'accord, comme par exemple la question de la gestion de la frontière entre l'Irlande du Nord, britannique, et la République d'Irlande, membre de l'UE.
Sources
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/09/brexit-les-deputes-britanniques-approuvent-definitivement-l-accord-et-valident-une-sortie-du-royaume-uni-le-31-janvier_6025340_3210.html
https://www.20minutes.fr/monde/2691279-20200109-brexit-deputes-britanniques-donnent-approbation-finale-accord-sortie
https://www.lesoir.be/254428/article/2019-10-17/les-27-dirigeants-europeens-adoptent-laccord-sur-le-brexit-notre-porte-sera
https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/dec/26/my-love-letter-to-britain-family-ties