Alors que le marathon des discussions entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni entre dans sa dernière ligne droite les deux parties peinent à se mettre d'accord sur les conditions d'un accord de libre-échange. Or le risque d'un « no-deal » plane alors que les négociations patinent ce qui pourrait être tout autant dévastateur pour les économies britannique qu'européenne.

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David Frost et Michel Barnier © Sipa Press

Des négociations stagnantes

Le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 1er février 2020, ne reste pas moins soumis aux règles économiques européennes jusqu'à la fin de la période de transition fin décembre. Cette transition permet aux deux entités de négocier ce que seront leurs relations futures dans plusieurs domaines comme entre autres le commerce, l'éducation ou la sécurité.

« Quelques avancées ont été faites, mais de grandes divergences subsistent » écrit Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, sur Twitter. Ce sont trois obstacles qui demeurent depuis plusieurs semaines : les garanties en matière de concurrence équitable, l'accès aux eaux territoriales britanniques par les pêcheurs européens et la façon de régler les différends à venir.



Le 16 novembre devait se tenir officiellement la dernière semaine de négociations afin que l'accord puisse être ratifié à temps par les parlements des deux camps mais il semble qu'elles se poursuivront jusqu'à début décembre. Quant aux négociateurs du contrat, côté européen Michel Barnier et son homologue britannique David Frost, s'ils se sont rencontrés plusieurs fois à Londres et à Bruxelles afin d'accélérer le processus ils doivent en outre travailler avec le virus. Après avoir été interrompues à cause d'un cas positif au sein de l'équipe européenne, les négociations ont repris en visioconférence ce lundi.

Dissensions au sein des institutions européennes ?

Mais face aux avancées minimes et à l'approche de la fin de la période de transition plusieurs eurodéputés dénoncent une « mascarade ». En effet le processus pour ratifier un accord de libre-échange est long, complexe et nécessite « 25 jours pour un travail juridique et de traduction. Cela supposerait un possible vote au cours d'une plénière extraordinaire le 28 décembre. » d'après l'eurodéputé allemand Bernd Lange.

Si les négociations avancent à petits pas cela n'a pas empêché le Royaume-Uni de passer d'autres accords de libre-échange depuis l'annonce du Brexit avec des pays hors-UE comme la Norvège, la Suisse et dernièrement le Japon fin octobre afin de renforcer ses relations commerciales internationales.

Deal or no-deal ?

Si le scénario d'une sortie de l'UE sans accord se réalisait les conséquences économiques se feraient sentir dans les deux camps et s'ajouteraient au choc économique de la crise du coronavirus. Cela annoncerait également un retour automatique aux droits de douane et aux quotas selon les règles de l'OMC. Mais un « no deal » ne signifierait pas pour autant la fin des négociations pour les deux puissances qui chercheront sûrement à bâtir de meilleures relations pour un futur commun plus harmonieux après un tel échec.


Sources :

Dossier Brexit : et maintenant ?, Toute l'Europe, 16 novembre 2020, consulté le 24 novembre 2020: https://www.touteleurope.eu/actualite/brexit-et-maintenant.html

« Brexit : encore une fenêtre de quelques jours pour trouver un accord commercial », Euronews, 16 novembre 2020, consulté le 24 novembre 2020 : https://fr.euronews.com/2020/11/16/brexit-encore-une-fenetre-de-quelques-jours-pour-trouver-un-accord-commercial

« Brexit: Progress made in tough areas, says EU chief » BBC News, 20 novembre 2020, consulté le 24 novembre 2020 : https://www.bbc.com/news/uk-politics-55014901