Depuis 1987, le Royaume-Uni faisait partie de ce programme. En effet, le conseil des ministres de l’éducation ont décidé d’une simplification administrative entre universités, la reconnaissance d’une période d’étude avec les ECTS et une aide financière avec une bourse pour le logement. On considère ce projet comme l’une des plus grandes réussites d’Europe. « C’est la fin de 33 ans de collaboration » a réagi vendredi 25 décembre sur FranceInfo, Laure Coudret-Laut, la directrice de l'Agence Erasmus+ France.

Un programme qui coûterait trop cher

Le Premier ministre Boris Johnson avait pourtant promis le maintien du programme en 2019. Néanmoins, il coûterait trop cher pour le gouvernement près de 200 millions d'euros par an. Un argument qui n’est pas valable selon Stephen Kingdom, manager des partenariats de l'association Erasmus Student Network (ESN). "C'est vrai que le Royaume-Uni accueille deux fois plus d'étudiants qu'il n'en envoie à travers l'Europe, mais ces échanges contribuent à l'économie britannique", estime-t-il. Le Royaume-Uni est la troisième destination la plus prisée d’Europe après l’Espagne et l’Allemagne. En 2019, on compte 143 000 étudiants européens qui ont été accueillis au Royaume-Uni. D’après Universities UK, le Royaume-Uni engrangeait grâce à Erasmus 243 millions de livres par an en net soit 270 millions d’euros.

Un visa désormais nécessaire

Désormais, pour voyager ou étudier au Royaume-Uni plus de six mois, il faudra se munir d’un visa. De plus, les étudiants devront être acceptés dans un établissement d’enseignement supérieur britannique, parler, lire, écrire et comprendre l’anglais, et être capables de financer leur séjour d’études au Royaume-Uni. C’est beaucoup plus de contraintes ce qui risque de décourager les étudiants. Et l’obtention de ce visa a un prix. Pour l’obtenir, les étudiants intéressés devront débourser 385 euros et rajouter près de 595 euros pour bénéficier du service de santé publique.

Une perte pour les étudiants…mais également pour l’Angleterre à long terme.

En effet, le principe d’Erasmus est que les étudiants payent le prix de leur université à l’étranger sans augmentation. Or le prix moyen des universités anglaises s’élèvent autour de 10 000 euros. Cela va réduire la plausibilité pour des jeunes pas forcément fortunés d'aller faire des études au Royaume-Uni. Et l’Angleterre se prive de talents. Effectivement, le ministre de l’enseignement supérieur irlandais en a décidé autrement : il ne souhaite pas priver les élèves irlandais d’un échange universitaire en Europe. Le Royaume-Uni a décidé d’organiser son propre programme d’échange universitaire qui devrait s’appeler Alan Turing mais reste encore très flou sur les modalités et le fonctionnement.

C’est une grande stupéfaction et une grande déception pour tous. On constate un grand repli du Royaume-Uni a tous les niveaux. Même le programme Alan Turing ne bénéficiera qu’aux étudiants anglais.

Sources :

https://www.20minutes.fr/societe/2942087-20201231-erasmus-va-changer-brexit-etudiants-francais-europeens https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/brexit-le-retrait-britannique-du-programme-erasmus-un-coup-dur-pour-les-etudiants_4233993.html https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/brexit-la-fin-du-programme-erasmus-est-assez-violent-et-prive-le-royaume-uni-de-talents-selon-la-directrice-de-l-agence-erasmus-france_4233089.html http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/info/brexit-erasmus-4-questions-sur-le-depart-du-royaume-uni-du-programme.html https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/brexit-les-etudiants-d-irlande-du-nord-pourront-toujours-beneficier-d-erasmus_2142253.html