L’Afganistan a vu son destin bouleversé lors de l’été 2021. Le gouvernement en place soutenu par la coalition international, notamment par les américains, s’est fait renverser par les fondamentalistes religieux : les talibans. Ce groupe terroriste, né après la guerre contre l’URSS, était en guerre depuis 2003 contre les forces de la coalition internationale. Une guérilla s’est installé finalement remporté par les Talibans. Avec la prise de pouvoir de Kaboul par les talibans toute l’aide financière international s’est subitement arrêtée. En effet la communauté international ne pouvait financer un régime terroriste islamiste. Or l’Afganistan survivait principalement grâce à cette aide financière internationale, l’aide internationale représente 42 % du produit intérieur brut. Washington a gelé près de 10 milliards de dollars de réserves de la Banque centrale afghane, et la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont suspendu leurs aides. Ces revenus servaient notamment à payer les fonctionnaires, l’état est le premier employeur du pays.
Une crise humanitaire sans précédent
L’Afghanistan qui était déjà un pays pauvre avec l’aide international est devenu un pays encore plus pauvre, avec des très gros risques de famines à grande échelle. Selon les chiffres du Programme alimentaire mondial des Nations unies, 98 % des quelque 40 millions d’Afghans risquent une forme ou une autre de malnutrition. Fin novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait à plus de 3 millions le nombre d’enfants atteints de malnutrition aiguë : un million d’entre eux pourraient mourir quand les températures vont encore baisser. Les ONG présente sur le terrain n’ont pas le luxe de s’interroger sur la nature du régime de Kaboul : une génération est en péril.
Mais comment aider un peuple sans cautionner ce régime ?
Les pays occidentaux ne voulaient pas reconnaitre le régime talibans, ou même le cautionner. Ils ont donc conditionner leurs aides à certains critères comme le respect des droits des femmes, la formation d'un gouvernement inclusif, le respect des droits de l'home et des minorités.. ect. Ils ont essayé d’influencer le régime talibans à la modération en lui promettant une aide financière. Certes ce régime est moins extreme que le premier régime des talibans ( 1996-2001) mais il n’en reste pas moins extrêmement radicale, des exécutions ont lieux sans procès, ou presque, les femmes disposent de très peu de droits ( les filles de plus de 12 ans ne peuvent pas aller à l’école)… Néanmoins devant l’urgence de la situation l’Union Européenne a accordé le 12 octobre, lors d’une rencontre du G20, une aide financière de 1 milliard d’euros. La présidente de la commission Ursula von der Leyen a déclaré à cette occasion: «Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter un effondrement humanitaire et socio-économique majeur en Afghanistan. Nous devons agir rapidement. Nous avons clairement fait part des conditions, dont le respect des droits de l'homme, dans lesquelles nous serions disposés à nous engager avec les autorités afghanes. Jusqu'à présent, les rapports parlent d'eux-mêmes. Le peuple afghan ne devrait toutefois pas faire les frais des actions des talibans. C'est la raison pour laquelle le train de mesures d'aide aux Afghans est destiné au peuple afghan et aux pays limitrophes qui ont été les premiers à lui venir en aide.» La commission va tenter de faire en sorte que cette aide soit directement reçu par les différentes ONG afin de profiter réellement au peuple afghans et non à son gouvernement. En marge du G20 Josep Borell, le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union Européenne a rencontré à Doha une délégation talibane afin de commencer un dialogue de sorte à améliorer les conditions économique et sociales du pays. L’UE cherche avant tout à prévenir un « effondrement » de l’Afghanistan, a déclaré le chef de la diplomatie européenne à l’issue d’une réunion ministérielle. Récemment le 28 novembre, à l’occasion d’une rencontre à Doha le gouvernement taliban à demander l’aide de l’UE afin de faire fonctionner les aéroports du pays. L’UE précise bien dans le communiqué que « le dialogue n’implique pas la reconnaissance par l’UE du gouvernement intérimaire taliban mais fait partie de l’engagement opérationnel de l’UE, dans l’intérêt de l’UE et du peuple afghan ». Malgré le contexte extrêmement tendu de la situation, il est important que l’UE soit au rendez vous de l’urgence humanitaire en dehors de toute considérations géopolitique. La survie d’un peuple est en jeu.
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/13/afghanistan-le-g20-veut-enrayer-la-crise-humanitaire-mais-ne-parvient-pas-a-faire-front-commun-face-aux-talibans_6098101_3210.html https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_21_5208 https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/23/l-afghanistan-ne-peut-pas-attendre-la-famine-arrive_6107128_3232.html https://information.tv5monde.com/info/l-union-europeenne-debloque-un-milliard-d-euros-d-aide-pour-l-afghanistan-428225 https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/29/les-talibans-souhaitent-l-aide-de-l-union-europeenne-pour-garantir-le-fonctionnement-des-aeroports-d-afghanistan_6103965_3210.html