Après 8 ans de « patience stratégique » comme le reconnaît la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. L'Union européenne ouvre des négociations avec l’Albanie.

edi_rama_a4.jpg * Le Premier ministre Albanais, Edi Rama, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’adressent à la presse,à Bruxelles (Belgique). Source : AFP/Kenzo Tribouillard.

"Ce n'est pas le début de la fin, mais la fin du début", a déclaré le Premier ministre albanais Edi Rama citant Winston Churchill lors du sommet de l'Union européenne et des Balkans occidentaux le mardi 6 décembre à Tirana, en Albanie.

Est-ce que la guerre en Ukraine peut changer la donne et faire des Balkans exactement l'adhésion d'Albanie une priorité dans l'Union européenne?

La guerre en Ukraine est venue nous rappeler l'importance d'une intégration future des pays des Balkans occidentaux, restés bloqués pendant des années, notamment par la France et certains autres états membres. L'Europe ne peut pas oublier les pays des Balkans occidentaux d'abord, car les Balkans restent une bombe à retardement où il est facile pour Moscou de s'implanter en entassant le ressentiment des Albanais du Kosovo comme des Serbes face à une Europe qui ne leur offres pour le moment aucune perspective véritable.

Le dernier sommet, tenu à Tirana le 6 décembre, nous montre que les Européens ont enfin compris qu'ils doivent donner au moins une perspective symbolique à l'Albanie, ce pays des Balkans occidentaux qui selon Florent Parmentier Secrétaire général du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) "L'Albanie curieusement qui n'est pas une république de l'ancienne Yougoslavie, qui n'y avait pas de problèmes des minorités et qui a la volonté politique d'utiliser la conditionnalité de l'union pour se reformer ce qui n'est pas le cas des autres"

Conscient et très optimiste

Concernant la lenteur des négociations d'adhésion, le Premier ministre M.Rama est conscient des erreurs et des problèmes qui auraient pu être mieux traités sans aucune doute. Aussi ce qui était un point fort concernant les médias il a ajouté que des initiatives sont en cours pour améliorer la liberté des médias.

Il ajoute que: la pandémie de Covid-19, le changement climatique, puis la guerre russe en Ukraine sont des facteurs qui ont conduit l'UE à mieux comprendre l'importance géopolitique et stratégique des Balkans occidentaux.

Bien que l'UE soit devenue beaucoup plus attachée au concept d'élargissement, Rama est plus convaincu et visionnaire lorsqu'il s'agit d'intégration concrète. "Je ne pense pas que ce soient juste de belles paroles, cela reflète un réel intérêt à l'heure actuelle, mais cet intérêt général se traduira-t-il en actes ? Et l'action suffira-t-elle ? Je ne sais pas. »

Dans un entretien accordé à Publicsenat.fr, le Premier ministre Edi Rama a expliqué que "le statut du candidat aide, disons, à l'optimisme, mais il n'aide pas vraiment pour plus de choses". Il est conscient du long chemin qui l'attend, mais son inquiétude va à l'Ukraine, qui espère qu'elle sera acceptée plus rapidement, même si, de son point de vue, ce n'est pas possible. Il termine en exprimant ses inquiétudes pour l'ensemble des Balkans occidentaux : « Il est important de ne pas laisser cette guerre affecter les Balkans. Les Balkans sont la chaîne la plus vulnérable d'Europe".

L'année 2022 a été une année pleine de surprises et de catastrophes pour l'UE. Cela affectera-t-il pour le meilleur ou pour le pire l'acceptation de ce pays dit des Balkans occidentaux comme l'Albanie? Cela reste à voir, même si les réactions ne sont pas si prometteuses...

Sources :

https://www.lesechos.fr/monde/europ...

https://www.lesechos.fr/monde/europ...

https://www.lesechos.fr/monde/europ...

https://www.publicsenat.fr/article/...

https://www.euractiv.fr/section/ela...