Le processus d’élargissement est réputé être long. Depuis l’éclatement de l’Ex-Yougoslavie, l’UE a établi les critères de Copenhague. Les nouveaux Etats indépendants des Balkans doivent s’aligner avec les valeurs politiques, juridiques et économiques de l’Union. À l’adhésion de ces Etats s’ajoute de nouveaux impératifs relatifs à l’état de droit, à la corruption ou aux libertés fondamentales, qui ne constituaient pas des obstacles particuliers au moment des premières vagues d’élargissement, avec l’Italie, le Danemark ou l’Irlande par exemple. Sans mentionner les nouveaux critères de Copenhague, l’Union est contrainte, à chaque nouvel élargissement, de modifier la structure de ses institutions pour qu’elles puissent fonctionner normalement et soient viables avec l’arrivée de nouveaux membres. On note à titre d’exemple, au risque de paralyser les organes institutionnels de l’Union, le recours de plus en plus fréquent de la majorité qualifiée plutôt que l’unanimité au Conseil.
Dans ce contexte, il est difficile de ne pas voir le lien de corrélation directe entre l’adhésion expresse de l’Ukraine et son contexte géopolitique. En quoi, son statut de belligérant et sa position comme 1ère ligne de défense pour les frontières de l’Europe à l’Est fait de sa candidature un objectif privilégié par l’Union. La construction européenne a connu, au long de son histoire, des rapports compliqués avec les pays se situant à l’Est de l’Europe. Il existe une réelle frontière, physique, culturelle et politique en Europe de l’Est et les conflits à cet égard sont nombreux, datant bien avant le début de la guerre froide. Une scission entre deux mondes semblablement destinés à cohabiter. Difficile aujourd’hui d’imaginer une quelconque cohabitation. Depuis 2014, les relations entre l’Ukraine et la Russie se sont fortement détériorées, en passant par la reconnaissance d’état qui n’en sont pas (Donetsk et Lougansk), ou l’annexion de territoire ukrainien (la Crimée), la Russie collectionne les violations du droit international.
Dans ce contexte belliqueux, la candidature de la macédoine du Nord, ou celle de la Turquie, bien que d’actualité depuis 20 ans, est relayée au second plan. L’UE concentre ses efforts le plus à l’Est, laissant presque se dessiner/transparaître une politique de défense commune, ou tout du moins une position commune. En revanche, les enjeux à surmonter son encore nombreux. Il faut d’abord que l’Ukraine sorte vainqueur de la guerre, ensuite, il faut arriver à convaincre le PM hongrois de soutenir l’adhésion de l’Ukraine, Viktor Orban a régulièrement avancé son soutien à la Russie et sa réticence vis-à-vis de l’aide financière accordée à l’Ukraine. Finalement, régler toutes les difficultés qui accompagnent l’intégration d’une nation comme l’Ukraine, à commencer par la politique agricole commune. Ces enjeux sont de taille. En effet, Viktor Orban a continuellement avancé qu’il ne supporterait pas l’accession de l’Ukraine. L’UE, dans l’espoir de changer l’avis de Mr Orban, est même allée jusqu’à débloquer 10.2 milliards d’euros préalablement gelés pour des préoccupations concernant les droits de l’Homme et l’Etat de droit dans le pays. Le PM n’a toujours pas modifié sa position. La PAC est aussi sources d’inquiétudes, puisque l’Ukraine, nation agricole, deviendrai une des premières bénéficiaires aux côtés de la France. L’UE, dans l’espoir de changer l’avis de Mr Orban, est même allée jusqu’à débloquer 10.2 milliards d’euros préalablement gelés pour des préoccupations concernant les droits de l’Homme et l’Etat de droit dans le pays. Le PM n’a toujours pas modifié sa position. La PAC est aussi sources d’inquiétudes, puisque l’Ukraine, nation agricole, deviendrait une des premières bénéficiaires aux côtés de la France. Malgré tout, l’UE et les Etats membres ont l’air pleinement investi à l’idée d’intégrer l’Ukraine, des sources parlent d’un délai de 5 ans, à voir si l’Union sera prête à accueillir l’Ukraine.
EU must not ‘appease’ Viktor Orbán by unfreezing billions earmarked for Hungary | Viktor Orbán | The Guardian (no date). Available at: https://www.theguardian.com/world/2023/dec/05/eu-must-not-appease-viktor-orban-by-unfreezing-billions-earmarked-for-hungary
European leaders try to stop Orbán derailing Ukraine’s EU accession bid | European Union | The Guardian (no date a). Available at: https://www.theguardian.com/world/2023/dec/06/ukraine-eu-accession-viktor-orban
European leaders try to stop Orbán derailing Ukraine’s EU accession bid | European Union | The Guardian (no date b). Available at: https://www.theguardian.com/world/2023/dec/06/ukraine-eu-accession-viktor-orban
‘Hungary’s Orbán rejects talks on Ukraine’s EU bid’ (2023) POLITICO, 4 December. Available at: https://www.politico.eu/article/hungary-pm-viktor-orban-rejects-talks-on-ukraine-eu-membership-bid/
Orbán: Ukraine not ready for EU membership talks – POLITICO (no date). Available at: https://www.politico.eu/article/viktor-orban-hungary-ukraine-is-not-ready-for-membership-talks/