Mais qui est Viviane Reding ?
Le 14 septembre dernier, on découvrait, pour la plupart, un visage. Ce visage peu connu et maintenant incontournable dans l’actualité européenne, c’est celui d’une politicienne Luxembourgeoise, Viviane Reding. Il s’agit d’une ancienne députée européenne, et qui siège à la Commission depuis 1999. Elle est maintenant commissaire européenne chargée de la Justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté.
Plus de 10 ans qu’elle est commissaire, alors pourquoi son nom hante dorénavant les couloirs et déchaine les passions les plus ardentes dans les médias Européens ? Pourquoi le président Français a-t-il déclaré : "Je ne la connais pas personnellement et je n'attache pas beaucoup d'importance à ce qu'elle a dit" ? Mais qu'a-t-elle dit ?
Quand tous les chemins mènent aux Roms
Pour comprendre la polémique de ces derniers mois, il nous faut suivre la route du Rom. Tout commence avec la découverte par la CNIL (Commission Nationale de l’informatique et des libertés) de la base de données MENS, fichant les Minorités Étrangères Non Sédentarisées, et qui serait utilisée par la gendarmerie malgré le démenti du DGGN (Directeur Général de la Gendarmerie Nationale). Donc la CNIL accuse le DGGN d’avoir un fichier MENS ciblant les Roms. Attention, il faut suivre, car la suite en dépend !
C’est là qu’intervient Mme Reding, fort de son rôle de commissaire, elle fustige l’attitude du gouvernement français, la comparant aux exactions inhumaines de la Seconde Guerre Mondiale. Ah les politiciens… A croire que plus ils ont de responsabilités, plus ils élaborent subtilement leurs erreurs. Alors que le conflit Commission Européenne VS France semblait voir le jour, il fut avorté prématurément par ses propos déplacés. De là découle une polémique entre intelligentsia politique Française et Européenne.
Tollé général, réactions en chaînes des différents acteurs politiques ; dénoncée par tous les bords politiques, Viviane Reding s’excuse : «Je n'ai en aucun cas voulu établir un parallèle entre la Deuxième Guerre mondiale et les actions du gouvernement français d'aujourd'hui». M. Barroso a même affirmé qu’elle conservait « le plein soutien » de la commission européenne. Mais même cela ne suffira pas, la forme a pris le pas sur le fond, son discours se retrouve réduit à cette comparaison, qui, si maladroite fut-elle, ne devrait pas éclipser le véritable problème, qu’est le soupçon de discrimination ethnique.
Néanmoins, elle n’est pas femme à se laisser impressionner par les critiques, plusieurs députés ou commissaires européens la décrivent comme une "manœuvrière", un "animal politique", un "poids lourd de l’establishment européen". Après les promesses du gouvernement Français de rendre conforme son droit national sur la libre circulation des citoyens européens, Reding renonce à le sanctionner. Mais malgré tout, elle continue de faire peser sur la France une menace de sanction concernant les discriminations sur les reconduites à la frontières. Donc affaire à suivre !
Son discours aura permis que l’on parle de sa cause, mais était-ce le bon moyen de la promouvoir ? Seul l'avenir nous le dira...
Et si la diatribe profite au débat, chiche ou pas de comparer la réforme française sur les retraites avec le régime maoïste ?
Fraty Grégoire, Arnaud Porsenna
http://www.leparisien.fr/politique/l-ultimatum-de-bruxelles-a-la-france-30-09-2010-1088679.php