L’Irlande est en pleine tourmente financière car son secteur bancaire est plombé par l'éclatement d'une bulle immobilière et par la crise internationale. En effet, depuis 20 ans, l’Irlande a appliqué une politique très libérale boosté par la concurrence fiscale. Cela a eu pour effet de créer une croissance très forte mais a rendu le pays très dépendant de l'extérieur. Grâce à leur politique fiscale libérale, ils ont attiré des entreprises américaines par exemple, qui sont reparties quand la crise est arrivée. C’est pourquoi, on a observé un système bancaire irlandais à la ramasse et sauvé par l'Etat après 2008. Dès lors, le déficit irlandais a battu tous les records de la zone euro (32% du PIB cette année). Ceci a eu pour conséquence d' engendrer des taux d'emprunt proposés à l'Irlande hors de prix.

        Dublin fut sous pression de ses partenaires et de la Banque centrale européenne pour accepter une aide financière dans le but de rassurer les marchés et éviter un phénomène de contagion aux autres pays de la zone euro. Plus précisément, l'instabilité financière de l'Irlande est telle qu’elle pèse une réelle menace sur la zone euro à tel point que le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a mis en garde contre cette menace « Nous sommes confrontés à une crise pour notre survie [...] Nous devons tous travailler de concert afin de permettre à la zone euro de survivre. Car si la zone euro ne survit pas, l'Union européenne ne survivra pas non plus » (http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2010/11/16/010-europe-crise-euro.shtml).

         Or, le premier ministre de l'Irlande, Brian Cowen, répète pour sa part que son pays n'a pas demandé l'aide de l'Europe, affirmant qu'il s'agissait de « rumeurs » et en ajoutant, néanmoins, que l'Irlande travaillait avec ses partenaires européens pour ramener les marchés financiers au calme. Ainsi, Des experts de la Commission, de la Banque Centrale Européenne et du FMI se rendront ce jeudi à Dublin afin d’évaluer une éventuelle aide financière et quelle forme elle pourrait prendre. Selon une enquête Reuters diffusée ce jeudi, certains économistes pensent qu'il faudra à l'Irlande un renflouement de l'ordre de 48 milliards d'euros d'ici la fin 2011. D’autre part, Pour résoudre la crise grecque au premier semestre de cette année, la zone euro a mis en place un « fond de sauvetage souverain de 440 milliards d'euros, adossé à 310 milliards d'euros dégagés par le Fonds monétaire international (FMI) et des fonds de l'Union européenne ». Ces derniers pouvant être mobilisés pour des pays tels que l'Irlande si ces derniers sont en crise. Néanmoins, La crise irlandaise a des répercussions sur d’autres Etats membre tels que le Portugal ou l'Espagne et ainsi provoquer d’autre crises(http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20101112.REU4172/l-ue-mobilisee-pour-rassurer-les-marches-sur-l-irlande.html).

         Au lieu de sauver chaque pays membre en crise financière ou économique, il serait plus judiciable d’agir en amont du problème et de permettre a l’Union européenne de contrôler les budgets nationaux et ainsi de prévenir tout dérapages budgétaire et déficitaires. Il ne faut pas oublier que selon l’analyste européen Daniel Gros : « Il est clair qu’en Irlande, quelque chose d’anormal a dû se produire. Le bilan de santé des banques irlandaises était bon en juillet, et en septembre, tout à coup, le gouvernement irlandais découvre un trou équivalant à 32% du PIB. Cela ne devrait pas se produire dans un pays normal » (http://fr.euronews.net/2010/11/17/irlande-autopsie-d-une-crise-bancaire/).