Un conflit chocolaté
La tension est bouillante entre une Commission européenne tatillonne et un Gouvernement Italien têtu. La cause de cette nouvelle polémique est une des seules causes qui mérite que l’on polémique pour elle, il s’agit d’une controverse juste et qui mérite toute l’attention de la communauté internationale !
Alors la, tout le monde ouvre les yeux, se pose des questions, et pourtant oui, c’est bien du chocolat qu’il s’agit. Ce mets onctueux et exquis qui rend hystérique la moindre de nos papilles gustatives, ce nectar onirique qui vient perturber notre gout, oui, ce chocolat. Il est la cause d’un bras de fer féroce (et chocolaté) entre la Commission européenne et le gouvernement Italien !
Petit rappel des faits pour les (rares) personnes qui ne s’intéressent pas forcément à l’actualité du noble cacao. Bon, cette histoire est compliquée, alors il faut tenter de suivre et de comprendre, et si on n’y arrive pas à la première lecture, patience ! On ne panique pas, on prend un morceau de chocolat, et on recommence. La patience, c’est comme le chocolat, on n’en a jamais assez…
L’Union européenne s’est dotée d’une législation sur la constitution du chocolat. En effet, dans le cadre d’une volonté d’unification des normes alimentaires, elle a autorisé via une directive, l’introduction de 5% de graisses végétales autre que le beurre de cacao dans la composition du chocolat. Mais cela ne plu pas au Parlement italien, qui, très attaché à la tradition et à la composition « naturelle » du chocolat, a refusé d’appliquer la législation européenne et de l’incorporer à sa législation nationale. « Il y a des règles très claires qui ont été établies au niveau de l'Union européenne et c'est pour cela que la Cour a été saisie », a pourtant précisé un porte-parole de la Commission.
De ce fait, une appellation italienne fait débat, celle de chocolat « pur ». Les tablettes contenant des graisses végétales, même moins de 5%, ne peuvent prétendre à cette désignation. Ce qui provoque une concurrence déloyale, en tout cas aux yeux de l’Europe. Et la Commission européenne a jugé cela inacceptable, et a poursuivi l’Italie devant la justice européenne. Selon elle, sa législation est : « contraire au système des dénominations de vente établi par le droit de l’Union ».
Il est vrai, vendre du chocolat « pur » vient un peu à sous-entendre que l’autre chocolat présenté, n’arborant pas cette mention, ne l’est pas. Cette appellation serait selon la Cour Européenne de Justice, « susceptible d’induire les consommateurs en erreur et de porter atteinte à leur droit à une information correcte, neutre et objective». L'Europe autorise et a légiféré en faveur d’un chocolat contenant jusqu’à 5% de graisses végétales, l’Italie se doit d’appliquer cette loi.
Mais des arguments économiques et nationaux rentrent en jeu, d’où le bras de fer entre un état italien qui se veut garant des « traditions » et une Commission européenne intransigeante quand à l’application de la législation européenne. La Cour européenne à tranché donc, et l’Italie devra s’adapter ou elle se condamnera elle-même au paiement d’une forte amende…
Alors chiche ou pas de manger du chocolat pur qui n’en est peut-être pas ? Moi en tout cas, je n’hésite pas, c’est le 1er décembre et je vais m’empresser de vérifier que mon calendrier de l’Avent me distribue du « bon » chocolat !
Fraty Grégoire, Arnaud Porsenna