Qui doit faire des efforts pour résoudre la crise de l’euro ? Qui est concerné ? Ces derniers jours, cette question a pris une ampleur considérable.
Le 8 décembre 2011, le Conseil européen s’est réuni. Il s’agissait de modifier les traités dans le but de mettre en place une véritable union économique. Une telle union apparait désormais indispensable au bon fonctionnement de l’union monétaire.
De nouvelles mesures ont été proposées dans les domaines économiques et financiers telles que la mise en place d’une règle d’or, la systématisation des sanctions, un renforcement de la gouvernance économique à travers des réunions plus régulières, une exclusion de tout recours à la restructuration de dette privée, ou encore une harmonisation des politiques économiques... Ces mesures étaient exposées dans une lettre franco-allemande envoyée à Herman Van Rompuy. Et après neuf heures de négociations, certains pays de l’Union Européenne restaient réticents aux mesures proposées. La première à s’opposer à ces mesures est, sans surprise, la Grande-Bretagne. Il faut dire que l’industrie financière, et l’activité de la City rapportent gros au Royaume-Uni ! Une règlementation et une surveillance accrue ne pourraient être que néfaste pour l’économie de ce pays. Le premier Ministre Britannique a d’ailleurs fait de cette lutte pour les intérêts économiques de son pays, son cheval de bataille. Il a donc demandé à être exempté de certaines clauses du traité, mais ce traitement de faveur aurait été injuste pour les autres pays. Par conséquent, il opposé son véto au traité. La Suède, la Hongrie et la République Tchèque, quant à elles, n’ont pas encore pris leur décision. Mais puisque 23 états ont déjà donné leur accord, c’est-à dire plus de la majorité, faut-on abandonner ces mesures ? Doit-on reconsidérer le traité afin qu’il fasse l’unanimité ?
Il faut agir vite. L’urgence de la situation ne nous permet pas de prendre en compte toutes les demandes.
Cependant, si la modification du traité n’est pas approuvée par les 27, elle ne pourra pas faire intervenir les institutions européennes et toutes les mesures proposées devront s’effectuer au niveau intergouvernemental. Mais qu’est-ce qu’une union économique sans institution ? Qui en prendrait la tête ? Sans doute le couple Franco- Allemand au détriment des autres pays… En résulterait une Europe à deux vitesses, à trois vitesses même : il y aurait les membres de la zone euro (union monétaire), les signataires du traité (union économique) et les simples membres du marché commun qui n’entreraient dans aucune des deux catégories. Quelle cacophonie ! Comment l’Europe pense-t-elle rester crédible face aux autres puissances dans ces cas-là ? Pour obtenir une véritable union commerciale, monétaire et économique qui ferait le poids, il faudrait peut-être revoir le mode de décision au sein de l’Union Européenne.