Tallinn et Turku on cédé leur titre de Capitale européenne de la culture à Guimarães (Portugal) et Maribor (Slovénie) en ce début d’année 2012. Pour l’Estonie et la Finlande, 2011 restera dans les mémoires comme une année riche en émotions. Tallinn et Turku ont été sollicitées afin de donner leurs premières impressions sur cette année « culturelle » qui vient de s’écouler. Les réponses de chacune permettent une première analyse de ces dernières. Turku « s’excuse » de n’avoir que des informations en finnois pour le moment et assure mettre à disposition son bilan (impact, enquête nationale, rapports finaux des différents projets) en version anglaise d’ici le mois d’avril. Elle se félicite déjà, toutefois, « de cette grande réussite ». Tandis que Tallinn s’est montrée plus « loquace » en louant « leur succès » et soulignant leurs efforts récompensés à travers la réalisation de nombreuses activités culturelles (festivals, spectacles, expositions, etc.)

L’art et la culture ont été célébrés par tous et de manière très créative. Les deux villes ont ainsi remporté un franc succès : 2 millions de visiteurs et 7000 évènements culturels rien que pour Tallinn. Un nouveau prix d’art contemporain, le « Köler Prize » qui a lancé le programme estival, a reçu un bel accueil auprès du public, même si les journées de la Mer ont attiré plus de visiteurs dans la capitale estonienne. L’objectif de Tallinn et Turku était de rendre la culture accessible à tous, la moitié des évènements était donc gratuit. Le programme devait s’adapter à toutes les générations pour que les jeunes aussi puissent s’intégrer à la culture. Le monde artistique était à l’honneur aussi bien l’art visuel que l’art de la scène. Il faut espérer que cet engouement en Europe du Nord ne soit pas de courte durée, et donne l’élan nécessaire aux nombreux artistes baltes de promouvoir leurs œuvres dans leur pays natal. Ces deux « Capitales culturelles » étaient sous les feux des projecteurs, une attention toute particulière qu’aucune des deux n’avaient connu jusqu'alors. Les installations artistiques ont changé le visage des villes médiévales de Tallinn et de Turku. Mêlant ainsi tradition et modernité, elles incarnent aujourd’hui des villes innovantes en pleine mutation. La communauté urbaine s’est exprimée par le biais des œuvres d’art et a suscité de nombreux débats autour de l’espace, de l’art et des ses représentations tout au long de l’année dans ces deux villes d’Europe du Nord. A Tallinn, la participation active de la population a donné naissance à une association qui promeut une cité plus écologique. Elle propose, par exemple, de favoriser l’utilisation des vélos comme le font Paris et d’autres villes européennes.

Tallinn et Turku aspirent à s’ériger au même rang que d’autres métropoles européennes. Tout en gardant une identité propre elles souhaitent s’affirmer davantage. Il semblerait qu’elles soient en bonne voie mais le chemin est encore long. De plus, l’année européenne de la culture 2011 a renforcé les liens entre ces deux villes et leur coopération interculturelle. « L’impact ne se fera ressentir que dans quelques années » d’après Jaanus Mutli, membre de la fondation Tallinn 2011. La fin d’un titre ne signifie pas la fin de foisonnement d’idées et de projets. D’autant plus que Tallinn et Turku ont toujours été des villes culturelles. Ont-elles su le montrer à leurs habitants et au reste du monde ? Les rapports finaux permettront de répondre à cette question et de savoir si oui ou non, Turku et Tallinn ont su relever ce défi à la fois national et international.

Sources

Fondation Tallinn 2011 http://www.tallinn2011.ee/eng

Fondation Turku 2011, http://www.turku2011.fi/en