On en parle peu en France. Les élections législatives roumaines prévues du 9 décembre prochain vont pourtant marquer une étape fondamentale dans la construction politique et identitaire d'un pays membre de la communauté européenne depuix 2007.
Les Roumains élisent dimanche quelque 334 députés et 100 sénateurs pour résoudre la crise constitutionnelle de cet été, fortement regrettée par la Commission européenne.
Août 2012 : un réferundum de l'USL (Union sociale-libérale), parti majoritaire au Parlement roumain, a pour objectif la destitution immédiate du Président de la République,Traian Băsescu du Parti Démocrate Libéral (PDL). L'USL étant le parti du Premier ministre, Victor Ponta, c'est une véritable guerre qui éclate au sein du gouvernement dont l'alliance politique entre parti social démocrate, parti national libéral et parti conservateur est de fait, très instable. Mais le referundum est rapidement invalidé par une trop faible participation de la population. Et c'est pour résoudre cet imbroglio politique qu'ont lieu les élections législatives : véritable choix entre Ponta ou Băsescu, le Premier ministre ou le Président, l'USL ou l'ARD (Alliance de la droite roumaine).
Un sondage de l'Agerpres Agency a déjà donné la victoire au Premier ministre: 60% de voix, contre 15% pour l'ARD. Le président pourrait malgré tout refuser de le nommer à la tête de son prochaine gouvernement, mais l'USL devrait réitérer sa tentative de destitution et ainsi donner la présidence à Antonescu, le co-leader du parti.
La presse roumaine, ouvertement pro- ou anti-Băsescu, influence un peuple erinté par un pouvoir politique instable. La jeunesse annonce qu'elle votera probablement blanc : opposée en majorité au Président, souvent pro-européenne, mais profondément marquée par « l'anarchie de la récente transition » elle se laisse séduire par un discours national-populiste. « Pour la Roumanie, l'objectivité est encore un luxe ! » déclare le professeur de journalisme, Ilie Rad. Il défend l'idée d'un développement de la société grâce à une presse plus axée sur les standards européens et donc moins subjective, ou plutôt moins influencée.
Dimanche, c'est au sujet de la chose politique que le pays va prouver ses valeurs démocratiques objectives et donc européennes !
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