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                                    Toute l'Europe.EU; Crédits : artJazz / iStock

La rentrée 2020 annonce un programme chargé pour l’Union européenne, en pleine transition avec le renouvellement de ses plus hauts postes. La nouvelle Commission, présidée par Ursula von der Leyen, veut envisager cette année comme un nouveau départ après 2019, une année marquée par de nombreuses crises internes à l’organisation. Mais les nouveaux acteurs de l’Europe voient en ce renouveau l’occasion de se refonder autour de sa souveraineté et sous un équilibre très différent. Pour beaucoup, la clef du succès, ou non, de cette nouvelle année reposera sur l’unité des vingt-sept.

2019, un bilan lourd :

L’année 2019 a marqué les esprits par la menace permanente du Brexit planant sur l’UE entraînant une transition institutionnelle majeure. Les interrogations relatives aux migrations ont aussi scindé les Etats membres. Il en est de même pour les relations diplomatiques entretenues avec la Russie, l’Ukraine, les Balkans, la Lybie et le Sahel. La crise ouverte de l’Otan a amplifié un sentiment d’impuissance en Europe. La guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine met les institutions en difficulté, cela couplé à une croissance limitée et à l’accélération du phénomène de vieillissement de la population en Europe. L’aggravation de la crise climatique inquiète et la présentation du Green deal a pu porter le sujet de la neutralité carbone en 2050 au centre du débat, bien que cela annonce un effort conséquent pour les membres. En conclusion, l’Union sort de cette année divisée.

Comment envisager 2020 :

Envisager l’année 2020 dans ces conditions n’est pas chose facile, cette année devrait être celle de l’application du Brexit, les nouvelles institutions souhaitent par conséquent trouver un équilibre à vingt-sept. Pour cela, il faut aussi appréhender les problématiques qui suivront 2019, en consolidant le marché unique, l’euro et l’espace Schengen. Cela permettra dans un temps d’écarter la menace protectionniste des autres puissances ainsi que d’organiser les relations futures avec le Royaume-Uni. Aussi, la priorité devrait être mise sur la réforme de l’union bancaire et l’union des capitaux. Beaucoup d’espoirs reposent sur l’action de la cheffe de l’exécutif européen avec Christine Lagarde, à la tête de la BCE qui incarnent toutes deux une nouvelle vision de l’Union. De plus, la reprise de l’organisation des frontières extérieures est une thématique importante, la présidente de la Commission européenne a d’ailleurs annoncé vouloir reprendre cette réforme, un projet ambitieux dans un contexte de montée de l’extrême droite mais aussi après les interrogations qui ont suivi les discussions autour de l’élargissement du projet européen aux Balkans. L’Union européenne devrait aussi se concentrer sur le développement d’une stratégie de défense autonome, une union pour sa propre sécurité. Une initiative qui est devenue obligatoire dans le contexte troublé d’une année qui commence avec de violentes agitations en Turquie mais aussi entre les Etats-Unis et l’Iran et qui va tenir occupé Joseph Borell, le nouveau chef de la diplomatie de l’UE.

Ce qui attend l’Union européenne en janvier :

Ce mois de reprise annonce de nombreux événements capables de bouleverser nos institutions. Il a déjà commencé par l’inauguration traditionnelle de différentes villes comme capitales européennes. Le Brexit devrait être officiellement acté le 31 janvier 2020 à minuit, amorçant donc l’intensification des discussions pour l’établissement des futures relations commerciales. La Croatie, pour la première fois depuis son entrée, a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne pour les six prochains mois. Elle sera donc en charge des négociations pour voter le cadre financier pluriannuel 2021-2027, une tâche lourde car beaucoup espèrent établir une relance budgétaire pour combler la faible croissance annoncée pour l’UE. Le budget pluriannuel devra aussi trouver un moyen de compenser le départ du Royaume-Uni et de financer les nouvelles priorités européennes dans un temps très limité car les projets en cours pourraient en être pénalisés. Aussi, le pacte vert européen sera présenté par Ursula von der Leyen, certains espoirs d’une éventuelle relance budgétaire reposent dessus mais cela s’inscrit surtout dans une volonté d’imposer l’UE comme un leader dans la lutte contre le réchauffement climatique. À cela va s’ajouter la présentation de la feuille de route de l’UE pour l’Europe sociale et la présentation du programme de travail de la Commission pour 2020.

Le mois de janvier 2020 sera rempli pour l’Union européenne, mais les futures difficultés que l’organisation rencontrera ont bien été identifiées et les nouveaux responsables sont déterminés à s’organiser. Dans ce contexte, la nouvelle présidente de la Commission européenne a annoncé la création d’une conférence sur l’avenir de l’Europe qui impliquera l’ensemble des acteurs de l’Union et qui aura pour objectif de relancer la construction européenne afin de se remettre des différentes crises.

Sources :

- Le figaro : "L'UE tourne la page d'une année difficile" https://www.lefigaro.fr/international/l-union-europeenne-tourne-la-page-d-une-annee-difficile-20200101 (2 janvier 2020)

- Le Monde : "Zone euro : les chantiers de 2020" http://www.europresse.com/fr/ (3 janvier 2020)

- Le figaro : "2020, année décisive pour l'Europe" http://www.europresse.com/fr/ (6 janvier 2020)

- Les échos : "La Croatie prend la présidence du Conseil de l'UE" https://www.lesechos.fr/monde/europe/la-croatie-prend-la-presidence-du-conseil-europeen-1159756 (1er janvier 2020)

- Toute l’Europe : "Agenda 2020, l'Europe tournée vers l’avenir" https://www.touteleurope.eu/actualite/agenda-2020-l-europe-tournee-vers-l-avenir.html (6 janvier 2020)

- Euronews : "2020 démarre sous le signe du Brexit" https://fr.euronews.com/2020/01/06/2020-demarre-sous-le-signe-du-brexit (6 janvier 2020)