ouighours_photo.jpg © Parlement européen

Population musulmane sunnite vivant dans la région autonome du Xinjiang en Chine, les ouïghours subissent de fortes pressions du gouvernement chinois depuis plus de 20 ans. Mais cette répression s’est accentuée depuis l’attentat terroriste des séparatistes ouïghours dans la capitale du Yunnan en 2014. En effet, la Chine a multiplié les arrestations et les contrôles sur cette population pour les enfermer dans des « camps de rééducation politique », que l’on pourrait comparer pour certains à des camps de concentration. Actuellement, un comité d’experts des Nations unies estime que plus d’1,8 millions de Ouïghours seraient internés dans ces camps. Sur place, ils subissent la torture et l’endoctrinement de la pensée communiste. La Chine dément cette information et présente plutôt ces camps comme des écoles, des zones de « rééducation » contre la radicalisation et le terrorisme. Mais le gouvernement est également accusé d’harceler les ouïghours résidant dans des pays étrangers grâce à un système de surveillance numérique très performant.

Par rapport au comportement du gouvernement chinois, le monde est très divisé sur la question : alors que la Russie, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Corée du Nord ou encore le Nigéria soutiennent la répression que le gouvernement fait subir aux ouïghours, ce n’est pas le cas du Parlement européen qui a signé le 19 décembre dernier une résolution exigeant la fermeture des camps et la mise en place de sanctions contre le régime chinois. Premièrement, il demande à la Chine de donner des informations sur le lauréat Ilham Tohti, afin que sa famille puisse savoir s’il est en vie. Il demande aussi au gouvernement de mettre un terme aux détentions arbitraires et de libérer toutes personnes retenues sans motif valable, y compris Ilham Tohti, dont personne n’a de nouvelle depuis 2 ans maintenant. Enfin, ils appellent les autorités chinoises à laisser des journalistes internationaux accéder à la province pour pouvoir constater ce qu’il s’y passe. Certains députés européens ont fait de cette répression un combat. C’est notamment le cas de l’eurodéputé Raphael Glucksmann, très engagé sur la question qui s’est exprimé sur son compte Twitter en énonçant qu’il était « temps de briser le silence entourant le supplice des ouïghours en Chine. »

La Chine, deuxième puissance économique mondiale, ayant des accords commerciaux majeurs avec de nombreux pays, n’a pas apprécié ses menaces : le ministre des affaires étrangères, Hua Chunyang a même indiqué « J’espère que l’Europe pourra respecter les affaires intérieures et la souveraineté judiciaire de la Chine et éviter de donner du crédit à des terroristes » en visant notamment la remise du prix Sakharov à Ilham Tohti. Il n’a d’ailleurs pas donné d’information sur l’état et la situation de l’intellectuel le qualifiant simplement de « terroriste ». Quant à la résolution, le gouvernement chinois l’a rejeté en accusant l’Union européenne d’ingérence. Dans cette résolution, le Parlement européen demande aussi à l’Union européenne de plus s’investir sur ses questions qui touchent directement au droit de l’homme en adoptant par exemple des sanctions économiques comme le fait de geler les avoirs. Cependant, on imagine que le fait que ce pays soit une si grande puissance économique pourrait faire réfléchir l’UE avant de trop s’investir dans ce combat…

Source :
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/19/prix-sakharov-pekin-refuse-de-dire-si-le-ouighour-ilham-tohti-est-en-vie_6023469_3210.html

https://www.20minutes.fr/monde/2679647-20191220-chine-pekin-condamne-appel-parlement-europeen-contre-repression-ouigour

https://www.youtube.com/watch?v=41kOLV44R4I

https://www.touteleurope.eu/actualite/en-direct-du-parlement-le-recap-de-la-session-de-decembre-en-route-pour-2020.html