Le programme Erasmus + consistant à un programme d'échange d'étudiants ou de volontaires entre différents pays est basé sur une mobilité, de six mois à un an, dans un pays y adhérant. La crise sanitaire que le monde traverse depuis mars n'est donc pas en adéquation avec une mobilité qui requière une libre circulation entre deux pays membre et un bon fonctionnement des universités.
Sigle officiel ERASMUS+
Une mobilité écourtée pour certains
D'après un sondage effectué par le réseau Erasmus Student Network, 25 % des échanges d'étudiants ont été annulés en raison de la pandémie et 37,5 % des étudiants se sont retrouvés dans une situation problématique liée à leur échange (impossibilité de rentrer à la maison, problèmes d'hébergement par exemple). La plupart des pays membre ont connu un confinement sur plusieurs mois, ainsi qu'une fermeture de nombreux magasins. L'expérience ERASMUS où les étudiants découvrent une culture différente, des personnes de tout horizon et un mode de vie dissemblable à la leur, a été pour nombreux d'entre eux bafouée. La fermeture des bars, restaurants et lieux publics promouvant la sociabilisation a été un frein pour les jeunes souhaitant rencontrer des personnes locales de leur âge, et également à l'apprentissage de la langue étrangère qui se fait principalement par la rencontre d'individus.
Les effets sur la mobilité, research report on the impact of COVID-19 on student exchanges in Europe, Erasmus Student Network, 2020.
Comment l'Union européenne compte aider les étudiants ?
Afin de soutenir les jeunes volontaires et étudiants participant à Erasmus +, la Commission européenne a déclaré qu'elle rendra le programme aussi flexible que possible en soutenant les jeunes qui ont dû rentrer dans leur pays d'origine, et en garantissant le remboursement de tous les coûts engendrés par la pandémie. De plus, les cours ont été maintenus à distance afin que les crédits nécessaires pour réussir une année scolaire puissent être obtenus. Les organisations étudiantes sur place essayent tout de même de proposer des activités afin que les étudiants et volontaires étrangers puissent garder un contact avec les personnes locales. Des apéritifs par visioconférence ou même des quiz en ligne leur permettent de continuer à pratiquer la langue du pays et à faire de nouvelles connaissances sans risquer la santé d'autrui.
L'impact financier
Lorsqu'ils participent à une mobilité internationale, les étudiants et volontaires Erasmus reçoivent une subvention pour couvrir les dépenses supplémentaires pendant leur séjour à l'étranger. Des études ont montré que la subvention recouvre environ la moitié des dépenses à l'étranger pour près de 70 % des étudiants. Cependant, beaucoup ont longtemps été dans l'incertitude de savoir ce dont il adviendra de leurs bourses, qui ont été finalement distribuées aux étudiants au courant du montant de leur bourse. Ils ont pu la conserver soit entièrement, soit partiellement ou en recevant des bourses supplémentaires. Il y avait également de nombreux doutes concernant les frais déjà engagés, dans l'habitation ou les frais de scolarité par exemple. Nombreux sont ceux qui n'ont pas pu récupérer la totalité de leur argent. Compte tenu du fait que les agences nationales n'étaient pas préparées aux rapides changements dû à la crise du COVID-19, la confusion était compréhensible.
Les étudiants étrangers profitant du programme Erasmus+ ont globalement eu le sentiment de ne pas avoir accès aux informations et au soutien, car une grande partie des informations n'est disponible que dans la langue locale. De plus, l'incohérence de l'information et la diversité des mesures mises en œuvre par les pays européens à l'échelle nationale au début de la crise a contribué à un sentiment de confusion et d'isolement. Aujourd'hui, beaucoup d'étudiants sont réticents à faire partie du programme Erasmus+ tant que la situation sanitaire ne se soit pas améliorée.
Sources :
Commission européenne, Coronavirus impact, https://ec.europa.eu/programmes/erasmus-plus/resources/coronavirus-impact_en, consulté le 10 décembre 2020.
Erasmus Student Network, ESN, Research report on the impact of COVID-19 on student exchanges in Europe, « student_exchanges_in_times_of_crisis_-_esn_research_report_april_2020.pdf », consulté le 10 décembre 2020.
Parlement européen, Covid-19 : quels effets sur Erasmus et le Corps européen de solidarité ? | Actualité | Parlement européen, https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/society/20200429STO78173/covid-19-quels-effets-sur-erasmus-et-le-corps-europeen-de-solidarite, consulté le 10 décembre 2020.