image_blog2.jpg En Argentine des femmes manifestent leur joie devant le Parlement après l'adoption de la loi pour l'IVG.

La situation des pays où l’IVG est autorisée sans condition ni justification.

En Europe, la grande tendance reste à l’autorisation sans condition et sans justification de la part des femmes. Les délais légaux pour avoir recours à l’avortement varient entre 10 à 24 semaines. Le Royaume Uni est le champion en terme de droit à l’avortement. Avec un délai légal de 24 semaines pour pratiquer l’IVG, c’est le plus long allongement de toute l’Europe. Aux Pays-Bas, une femme peut avorter jusqu’à la 22ème semaine. La France se situe dans la moyenne et comme la plupart de ses voisins européens elle fixe son délai maximum pour avoir recours à un IVG à 12 semaines. En France, c’est en 1975 sous la présidence de Valérie Giscard d’Estaing, que Simone Veil alors ministre de la Santé est parvenue à faire passer la loi relative à l’interruption volontaire de grossesse.

L’avortement sujet encore tabou en Europe.

Même si la situation générale de l’Europe va dans le sens d’une autorisation sans restriction, le droit à l’IVG reste interdit ou largement limité dans certains micros-Etats comme Andorre et Saint-Marin. À Malte par exemple, le droit à l’avortement est proscrit quelle que soit la situation. Une peine de prison peut être infligée à une femme ou un médecin ayant eu recours à cette pratique. Jusqu’en 2019, l’Irlande était l’un des pays d’Europe les plus prohibitifs en matière d’avortement. Le 8e amendement de sa Constitution reconnaissait sur le même plan la vie du fœtus et celui de la mère. Jusqu’en 2013, l’avortement était totalement illégal une peine de 14 ans de prison pouvait être proclamée. À la suite d’un référendum les irlandais ont voté « oui » à 66,4 % rendant légale en 2019 la pratique de l’avortement dans le pays.

Un retour en arrière sur la modernité !

Cependant, en pleine pandémie alors que tout nous interdit de nous rassembler, des centaines de milliers de personnes ont occupé les rues de la Pologne en novembre pour manifester face à la nouvelle législation qui interdit l’IVG. En effet, le Tribunal correctionnel polonais est revenu sur la loi de 1993 qui n’autorise l’avortement qu’en cas de viol ou d’inceste, lorsque la vie de la mère est en danger ou en cas de malformation grave du fœtus. Malgré les condamnations européennes et les fortes contestations dans la rue, la Pologne poursuit dans ce sens et entrave lourdement le droit des femmes. Le cas de la Pologne n'est pas le dernier en date à refléter la fragilité de ce droit. En 2014 en Espagne, le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy a tenté de faire passer une loi pour interdire l’avortement, mais seul la loi interdisant l’IVG pour les mineurs sans le consentement de leur parent a finalement abouti.

Bien que l’Union européenne soit l'espace où les droits des femmes soient les plus respectés et les plus protégés la réalité du droit à l’IVG reste un combat et un droit fragile. L’UE n’a d’un point de vue juridique aucune autorité en matière de droit à l’avortement et la législation dans ce domaine relève du seul fait des gouvernements.

Sources :

https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20201120IPR92132/l-interdiction-de-facto-de-l-avortement-en-pologne-menace-la-vie-des-femmes

https://www.franceinter.fr/societe/delai-pour-pratiquer-l-ivg-ou-en-est-la-france-par-rapport-au-reste-de-l-europe

https://www.courrierinternational.com/grand-format/carte-avortement-ou-en-est-dans-le-monde

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Image: https://www.sudouest.fr/2020/12/30/l-argentine-legalise-l-avortement-8239176-10618.php