Quatre ans de négociations : une situation délicate

En juin 2016, l’ancien Premier ministre britannique, David Cameron, organisait un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne après quarante-huit ans d’adhésion suite aux pressions eurosceptiques. Le camp du "Leave", favorable au Brexit, a remporté 51,9% des suffrages face au camp "Remain", pro-européen. Par la suite, David Cameron a annoncé sa démission et Theresa May a été nommée Premier ministre.
Néanmoins, l’article 50 du traité sur l’Union européenne a seulement été déclenché le 29 mars 2017 et les négociations ont officiellement débuté près de trois mois plus tard. Par la suite, plusieurs phases et cycles de négociations ont été mis en place et une période de transition allant du 30 mars 2019 au 31 décembre 2020 a été accordée au Royaume-Uni. Un accord de sortie fut rejeté à plusieurs reprises et le report du Brexit parut indispensable.
En juin 2019, Theresa May quitte la direction du Parti conservateur, renonce à son statut de Premier ministre et Boris Johnson lui succède.
En octobre 2019, un accord de sortie est approuvé par les deux parties. Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne le 1er février 2020 et les discussions sur la relation future peuvent alors débuter malgré les perturbations engendrées par la pandémie de Covid-19.

Le dénouement de cette situation: l'accord de "commerce et de coopération"

Quatre ans plus tard, le 24 décembre 2020, un accord encadrant les futures relations entre les deux parties a finalement été élaboré afin que le Royaume-Uni puisse se retirer et que de nouveaux partenariats soient conclus. L’accord de « commerce et de coopération », complétant l’accord de retrait signé en 2019, repose sur trois axes. Il s’appuie sur un accord de libre-échange constituant un nouveau partenariat économique et social ; sur un nouveau partenariat pour la sécurité des citoyens grâce à une coopération policière et judiciaire ; ainsi que sur un accord horizontal sur la gouvernance.
L’objectif a été de protéger les intérêts européens et de garantir une concurrence loyale, notamment concernant la pêche, ainsi que d’amener à une coopération future dans les domaines d’intérêt mutuel. Toutefois, tout ce qui concerne la politique étrangère, soit la sécurité extérieure et la coopération en matière de défense, n’est pas pris en compte dans les accords. Dorénavant, le Royaume-Uni ne fera plus parti du marché unique ainsi que de l’union douanière et ne sera plus pris en compte au sein des accords internationaux de l’Union européenne. Nous nous retrouvons donc bien face à deux entités distinctes.

Par ailleurs, le texte a été signé par le Conseil européen et les députés britanniques mais doit encore être adopté par le Parlement européen. La fin de ce bras de fer apparaît comme un soulagement autant pour les Britanniques que pour les Européens. Cependant, de nouveaux défis se dégagent de cette situation telle que la position de l'Ecosse, qui souhaiterait rejoindre l'Union européenne.


Sources:

Communiqué de presse de la Commission européenne, L'accord de commerce et de coopération entre l'Union européenne et le Royaume-Uni: protection des intérêts européens, garantie d'une concurrence loyale et poursuite de la coopération dans des domaines d'intérêt mutuel, https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/IP_20_2531

Toute l'Europe, Brexit : les principaux points de l'accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, https://www.touteleurope.eu/actualite/brexit-les-principaux-points-de-l-accord-entre-le-royaume-uni-et-l-union-europeenne.html

Le Monde, Accord sur le Brexit : amer soulagement, https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/26/accord-sur-le-brexit-amer-soulagement_6064549_3232.html

Toute l'Europe, Brexit : tous les événements depuis le référendum, https://www.touteleurope.eu/actualite/brexit-tous-les-evenements-depuis-le-referendum.html