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Les chiffres du fléau

1 femme sur 3 dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles dans sa vie, le plus souvent infligées par leur partenaire intime.
38% des meurtres de femmes dans le monde sont le fait de leur partenaire intime masculin.
137 femmes sont tuées par leur partenaire ou un membre de leur famille chaque jour dans le monde.
Plus de la moitié des femmes européennes ont été victimes de harcèlements sexuels.

Ce sont des chiffres en hausse, des chiffres qui inquiètent particulièrement en cette année spéciale où les confinements ont bloqué les victimes de violences avec leurs agresseurs pendant de longs mois et sans répit.

Ces chiffres concernent également les violences faites aux femmes dans le cadre professionnel, pour l'égalité homme-femme.
16%, c'est en moyenne ce que les hommes gagnent de plus que les femmes.
Les femmes ont en moyenne une pension inférieure de 30% à celle des hommes.

Une journée récente

Tous les ans depuis 2000, le 25 novembre est dédié à la lutte contre les violences faites aux femmes. Proclamée par l’Organisation des Nations Unies en décembre 1999, cette journée est une conséquence directe de l’assassinat des sœurs Mirabal en 1960. Les trois militantes dominicaines assassinées sous les ordres du dictateur Rafael Trujillo ont incité la République Dominicaine à proposer une journée pour la lutte contre la violence faite aux femmes.

Définie en 1993 par l'Assemblée générale des Nations unies comme "tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée". Une définition qui en dit long sur la nature des violences faites aux femmes, "physiques, sexuelles ou psychologiques", tout en restant vague.
Une lutte commune au sein de l'Europe

Portée par les droits et libertés reconnus depuis 1950 par la Convention européenne des droits de l'homme, les violences faites aux femmes entrent dans le champ d'intervention du Conseil de l'Europe et de l'Union Européenne. Des droits et libertés, la dignité humaine, la liberté, l'égalité ou encore le respect des droits de l'homme justifie l'action européenne.

Pour la 20ème Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre 2020 dernier, le Conseil de l'Europe et le Parlement Européen ont unis leurs forces pour sensibiliser la communauté européenne et internationale.
Du côté du Conseil de l'Europe, c'est la présidente de la Commission sur l'égalité et la non-discrimination de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe, Petra Bayr qui a été rejoint par Evelyn Regner, Présidente de la Commission des droits de la femme du Parlement européen. Les deux présidentes ont uni leur voix dans une déclaration conjointe pour "mettre fin aux violences fondées sur le genre". Cet événement leur a également permis d'affirmer leur volonté d'associer les travaux du Conseil de l'Europe à celui du Parlement européen pour avancer dans ce combat commun.

"Nous allons intensifier la coopération entre nos deux organisations pour assurer une mise en œuvre effective de la Convention d'Istanbul."

Parmi les travaux du Conseil de l'Europe, la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et de la violence domestique de 2011 a marqué un tournant puisqu'elle est "l'instrument juridique international le plus avancé et le plus complet sur cette question". L'Union Européenne, signataire de 2017, compte parmi ses rangs six réfractaires à cette Convention: la Lettonie, la Bulgarie, la Lituanie, la Hongrie, la République slovaque et la République tchèque. La Pologne, ayant déjà ratifié la Convention en 2015, a déclaré vouloir s'en retirer en juillet 2020 mais n'a pas donné suite.
La Commission européenne, elle aussi investie dans la lutte contre les violences faites aux femmes, avait proposé en mars 2020 de faire juridiquement de ces violences des crimes.

À cette époque où la parole sur les agressions physiques et psychologiques, les féminicides et la discrimination dont sont victimes les femmes, semble enfin se libérer grâce à des mouvements comme #MeToo, toutes les institutions européennes se veulent de donner l'exemple en prenant parti à la lutte.


Sources:

L’Europe veut criminaliser toute violence contre les femmes, https://www.lecho.be/economie-politique/europe/general/l-europe-veut-criminaliser-toute-violence-contre-les-femmes/10212627.html, consulté le 15 décembre 2020.

COVID-19 et violence pendant le confinement: les gouvernements vivement encouragés à appliquer la Convention d’Istanbul, https://pace.coe.int/fr/news/7886/covid-19-et-violence-pendant-le-confinement-les-gouvernements-vivement-encourages-a-appliquer-la-convention-d-istanbul-, consulté le 7 janvier 2021.

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : Petra Bayr et Evelyn Regner s’expriment pour mettre fin aux violences fondées sur le genre, https://pace.coe.int/fr/news/8109/journee-internationale-pour-l-elimination-de-la-violence-a-l-egard-des-femmes-petra-bayr-et-evelyn-regner-s-expriment-pour-mettre-fin-aux-violences-fondees-sur-le-genre, consulté le 8 janvier 2021.

La violence à l’encontre des femmes, https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/violence-against-women, consulté le 7 janvier 2021.

Mettre fin à la violence à l’égard des femmes : les leçons que nous pouvons tirer de la pandémie, https://pace.coe.int/fr/news/8108/mettre-fin-a-la-violence-a-l-egard-des-femmes-les-lecons-que-nous-pouvons-tirer-de-la-pandemie, consulté le 7 janvier 2021.

Quelques faits et chiffres | Notre travail : Mettre fin à la violence à l’égard des femmes, https://www.unwomen.org/fr/what-we-do/ending-violence-against-women/facts-and-figures, consulté le 7 janvier 2021.