Collage réalisé par le collectif "Les colleuses de Paris"
Confinement et explosion des cas de violences conjugales.
« Honorons nos mortes, protégeons nos vivantes » tel est le message délivré dimanche 10 janvier, par une soixantaine de militantes du collectif « Les colleuses de Paris » qui ont dressé dans la capitale, un mémorial pour les victimes de féminicide. Cette action intervient le lendemain de l’annonce de mauvais chiffres. Marlène Schiappa, ministre déléguée à la citoyenneté, a avancé un chiffre glaçant selon lequel, les signalements durant le deuxième confinement auraient augmenté de soixante pourcent. Ce chiffre provient de la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr qui permet de signaler les violences en ligne. 98, c’est le nombre de femmes décédées en 2020 sous les coups de leur conjoint. Les autres sont des travailleurs ou travailleuses du sexe ou des personnes trans-genre. Durant le deuxième confinement les signalements pour violence sexuelle et sexiste ont encore augmenté par rapport au premier confinement. Pendant le premier confinement ont aurait observé 36 % d’augmentation des violences, pour le deuxième c’est une augmentation de 60 % constaté.
Un manque de moyens et de structure.
Pendant les confinements en France, on déplore un manque de structure et de moyen pour venir en aide aux victimes de violence conjugales. Les lignes d’écoute et numéros verts ont été surchargées. Les forces de l’ordre bien que de plus en plus sensibilisées face aux phénomènes ont largement été dépassées. Le ministre de la Justice a alors ordonné que les failles et les dysfonctionnements soient identifiés. Face à l’augmentation du fléau, les manifestations se sont largement multipliées en France, en Europe et dans le monde pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels mis à disposition pour mettre à l’abri les victimes. On s’interroge également sur l’efficacité des moyens mis en place. En effet pendant la pandémie, la pharmacie pouvait devenir un lieu où pouvait venir s’identifier les victimes à l’aide d’un code. Très peu de pharmacie n’ont eu à faire à ce genre de situation démontrant que l’outil était peu utilisé par les femmes.
Où en est la législation en France et en Europe ?
Dans le monde, les violences conjugales ont largement augmenté en raison du confinement. On assiste donc à une prise de conscience de la part des gouvernements. Symboliser par la ratification en 2011, de la Convention d’Istanbul qui engage 34 états membre du Conseil de l’Europe à veiller à l’application et le respect des règles et mesures pour protéger les femmes. Certains pays mènent de véritables démarches pour se doter de services et de dispositifs dédiés aux violences sexuelles. Le terme même de féminicide est au cœur des débats publics depuis quelques mois. Aujourd’hui, on dit féminicide parce qu’on tue une femme, parce qu’elle est femme. Emmanuel Macron a employé ce terme en septembre 2019 dans son discours aux Nations Unis pour appeler à « donner un statut juridique à ce sujet ». En France, les réflexions sur l’attribution d’une reconnaissance institutionnelle sont toujours en cours.
Il existe cependant encore de nombreux pays réfractaires à signer la Convention d’Istanbul, notamment des pays européens comme la Hongrie, la Bulgarie, la Slovaquie ou encore la Lettonie. Le droit des femmes dans le monde est sens cesse remis en question. En Russie, on compte plus de 16 millions de victime de violence conjugale par an. Il existe un vieux dicton russe qui dit « S’il te bat, c’est qu’il t’aime ».
Source : https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/09/violences-conjugales-les-signalements-pendant-le-deuxieme-confinement-ont-augmente-de-60_6065754_3224.html https://fr.euronews.com/2020/06/05/le-confinement-a-accentue-le-fleau-des-violences-conjugales-a-travers-l-europe Image : https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/27/les-colleuses-d-affiches-anti-feminicides-s-adaptent-au-confinement_6034696_3224.html
Image : https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/27/les-colleuses-d-affiches-anti-feminicides-s-adaptent-au-confinement_6034696_3224.html