bulgarie-quotidien-inhumain-en-hopital-psychiatrique-31789.jpg Crédit : handicap.fr





Violences physiques et conditions d’hygiène déplorables

« Giflés », « frappés à coups de poings, de pieds et de bâtons », « attachés à leurs lits à l’aide de ceintures pendant des jours »… voilà le quotidien des pensionnaires atteints de troubles psychiatriques dans plusieurs structures bulgares. Les dernières visites du CPT en 2021 ainsi que de nombreux témoignages ont permis de constater le manque criant de mesures visant à bannir ces pratiques archaïques et ont mis en lumière la volonté délibérée du gouvernement de conserver une prise en charge humiliante et dangereuse pour les patients. Aux niveaux d’hygiène affligeants (« lits rouillés » et « odeurs d’urine » dans les chambres par exemple) s’ajoute la privation de liberté : de nombreux patients qui avaient signé le formulaire de consentement à leur hospitalisation et qui ne consentent plus aujourd’hui à leur hospitalisation se voient refuser de quitter l’établissement sans possibilité de contestation. Une honte pour un pays qui fait partie depuis 2007 de l’Union Européenne dont l’une des valeurs principales est le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine.

Une situation ancrée dans le pays depuis plusieurs années…

En effet, le CPT dénonce les agissements de la Bulgarie depuis plus de 25 ans. Depuis ses premières visites en 1995, le comité a régulièrement demandé aux autorités d’apporter une réponse puissante à une situation qui dure. En cause, le manque de personnel qualifié et les salaires très bas des aides-soignants et des médecins travaillant dans ces foyers, dans un pays où le budget santé représente moins de 5% du PIB. Il n’est donc pas seulement question d’améliorer la législation et les infrastructures mais également de mieux former et d’accorder un salaire décent au personnel soignant. Cependant, le pays n’a eu de cesse de minimiser les faits pourtant difficilement discutables.

…Et qui ne semble pas prête d’évoluer

D’après les experts en santé mentale du CPT, la situation empire à chacune de leur visite tandis que les autorités bulgares assurent de manière répétée que des mesures vont être prises. Si Sofia a promis l’année dernière la fermeture de vingt-huit centres psychiatriques d’ici à 2027, les solutions alternatives à ces structures semblent encore très floues. Bien que la Bulgarie soit ainsi pointée du doigt et sommée d’agir en urgence, les contraintes imposées par le Conseil de l’Europe restent encore quasi inexistantes et donc largement insuffisantes pour espérer des actions effectives de la part du gouvernement bulgare.

Sources :