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Avec le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne ‘’Brexit’’, les zones de pêche autour du Royaume-Uni ont été redéfinis ce qui a créé de nouvelles tensions. Après de nombreuses négociations et discussions entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, un accord a été définit sur la question de la zone de pêche.

La zone de pêche : un sujet au cœur des débats après le Brexit

Pour le Royaume-Uni, qui constitue la plus grande île du Royaume-Uni, la question de la souveraineté maritime est incontournable, il ne souhaite pas perdre ses privilèges. L’Union européenne s’est dotée d’une politique de pêche commune dans les années 1980. C’est l’une des politiques européennes les plus intégrées. Cela repose sur la mise en commun des zones économiques exclusives des pays européens et la gestion commune de la ressource halieutique. C’est pourquoi, suite au Brexit, la pêche a été le point le plus dur de la négociation de l’accord commercial post-Brexit conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Les prises des pêcheurs de l’Union Européenne dans les eaux britanniques pèsent environ 650 millions d’euros chaque année ce qui n’est pas négligeable.

Un accord approuvé par l’Union européenne

Après de nombreuses discussions et négociations, un accord a été trouvé entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. L’accord garantissait les droits de pêche des flottes de l’Union européenne et du Royaume-Uni dans leurs eaux respectives jusqu’à la fin de 2021. Il fixait également le TAC (total admissible de capture) pour 75 stocks de poissons partagés pour 2021, ainsi que pour certains stocks de pêche en eaux profondes pour 2021 et 2022. Il clarifie également les limites d’accès pour les espèces hors quotas. Cet accord a été finalisé par le commissaire européen, Virginijus Sinkevicius, et le secrétaire d’Etat à l’environnement, à l’alimentation et aux affaires rurales britannique, George Eustice. Le commissaire a déclaré que « Cet accord assure la prévisibilité et la continuité pour nos flottes avec des TAC définitifs pour le reste de l’année », puis que « Cela prouve que deux partenaires des deux côtés de la Manche peuvent trouver des accords et aller de l’avant s’ils travaillent ensemble ».

Par ailleurs, le Conseil a approuvé le 22 décembre 2021 l'accord entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni sur les possibilités de pêche pour 2022. Ce dernier fixe les droits de pêche pour environ 100 stocks halieutiques partagés dans les eaux de l’Union européenne et du Royaume-Uni, mais également la limite du total admissible des captures pour chaque espèce, les quotas de pêche. Jože Podgoršek, ministre slovène de l'agriculture déclare que « L'aboutissement des consultations de cette année sur les stocks halieutiques partagés montre la voie à suivre pour les négociations futures avec le Royaume-Uni. Grâce à la bonne volonté affichée et à l'approche constructive adoptée de part et d'autre, nous avons été en mesure de parvenir à un accord qui constitue un gage de sécurité pour les pêcheurs et pêcheuses de l'Union Européenne. » Cet accord permettra aux pêcheurs et pêcheuses de l’Union Européenne d’exercer leurs droits de pêche dans l’Atlantique et la mer du Nord. Les dispositions prévues par l'accord s'appliquent rétroactivement à partir du 1er janvier 2022.

Un accord contesté à plusieurs égards

Cependant, l’accord est vivement critiqué par les citoyens de l’Union européenne, car les flottes appartenant à l’Union européenne doivent renoncer à 25 % de leurs captures dans les eaux britanniques à l’issue d’une période de transition allant jusqu’en juin 2026. Cela sera certes renégocié à cette date mais, en attendant, la perte sera importante. De plus, l’obligation de licences de pêches est un vrai problème. Cela oblige les navires français à prouver qu’ils pêchaient déjà dans la zone sur la période de 2012-2016, ce qui peut être compliqué à faire pour les bateaux qui ne sont pas équipés de systèmes d’enregistrement et de géolocalisation. Cet accord est également critiqué par les ONG environnementales. Plusieurs ONG comme Oceana ou encore ClienEarth ont montré leur mécontentement, selon Vera Coelho d’Oceana «Certaines ressources, comme le hareng à l'ouest de l'Écosse, le merlan en mer d'Irlande ou le cabillaud en mer Celtique, continueront d'être surexploitées en 2022». Jenni Grossmann de ClientEarth s’est aussi exprimée et a déclaré que « Les quotas fixés mettent en péril des stocks déjà vulnérables comme le cabillaud, souvent victimes de prises accidentelles (...) Comme à l'époque pré-Brexit, on donne la priorité aux intérêts commerciaux à court-terme ». Malgré le fait que l'Union européenne ait approuvé cet accord, de nombreux citoyens mécontents de ces arrangements souhaitent le modifier.

Sources: https://www.lefigaro.fr/conjoncture/peche-accord-entre-l-ue-et-londres-sur-les-quotas-2022-dans-leurs-eaux-partagees-20211222 https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2021/12/22/council-approves-eu-uk-fishing-deal/ https://www.mer.gouv.fr/FAQ_brexit_peche