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En août 2020 ont eu lieu les élections présidentielles en Biélorussie, ces dernières ont amenés à la réélection d'Alexandre Loukachenko. Cependant, l’Union européenne ne reconnait pas les résultats de l’élection car elle affirme que le scrutin n’a été ni libre ni régulier. De nombreuses mesures restrictives ont donc été adoptées depuis octobre 2020 envers la Biélorussie ce qui a fait réagir Alexandre Loukachenko.

La réponse d’un dictateur manipulateur face aux mesures restrictives prises par l’Union européenne

Le régime de Minsk a décidé de générer une pression migratoire sur le sol européen en réponse aux mesures restrictives prises par l’Union européenne. Cette dernière accuse la Biélorussie de faire venir par avion des personnes de régions en crise au Proche-Orient et en Afrique et de les diriger vers la frontière polonaise. Les personnes sont principalement originaires d'Irak, d'Afghanistan et de Syrie. Les politiciens du gouvernement polonais et les autorités de l'Union Européenne qualifient le comportement des dirigeants biélorusses d'"attaque hybride". Les soldats et les policiers polonais ont bouclé la frontière et ramènent de force les réfugiés pour les faire passer en Biélorussie dans de mauvaises conditions, ce qui est contraire au droit de l’Union européenne et à la Convention de Genève sur les réfugiés. Dans cette crise, des milliers d'immigrés en Biélorussie tentent de franchir la frontière polonaise pour rejoindre l'Union européenne. Le dirigeant Alexandre Loukachenko mise sur un assouplissement de l'Europe et n’a pas peur de manipuler les grandes puissances européennes. « L'Allemagne devrait accueillir 2000 des réfugiés bloqués en Biélorussie », a déclaré le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko. Ce dernier a demandé à l'Union européenne, et notamment à l'Allemagne, de prendre ces personnes à leur charge. En 2021, il s'est entretenu à deux reprises au téléphone avec la chancelière par intérim Angela Merkel. Par la suite, il a affirmé que la politicienne du parti Union chrétienne-démocrate voulait s'engager pour un "couloir humanitaire" pour 2000 migrants, principalement vers l'Allemagne. Cela consiste en l’établissement d’un espace dans une zone dévastée par cette crise pour permettre le passage d’une aide humanitaire. Le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer du parti Union chrétienne-social en Bavière a démenti cette information, affirmant que l'annonce d'un tel accord avec la Biélorussie était fausse. Alexandre Loukachenko exerce également une certaine pression et menace l’Union européenne de couper et fermer les vannes d’un important gaz.

L’implication avérée de l’armée de Loukachenko dans la crise migratoire qui s’étend sur la frontière polonaise

Depuis novembre, la Biélorussie a hébergé des milliers de migrants dans un entrepôt. Les forces de sécurité biélorusses encouragent les réfugiés à tenter de passer en Pologne. Les actions se déroulent à nouveau plutôt dans des endroits discrets comme les forêts et non plus aux postes frontières officiels, où de nombreux affrontements ont eu lieu. "Ils veulent aller en Allemagne et nous allons essayer de les aider de toutes les manières possibles", a déclaré Loukachenko à propos des réfugiés, selon un communiqué de ses autorités. Lors d’un long entretien avec la BBC le 19 novembre 2020, Loukachenko a également déclaré qu’il est possible que l’armée biélorusse ait soutenu, voire orchestré, l’arrivée massive de migrants sur place. Il a insisté sur le fait qu’il ne comptait pas s’intéresser plus que nécessaire au rôle de son armée. Il nie être personnellement à l’origine de cet afflux massif de migrants. Il affirme « Je ne les ai pas invités ici et, pour être honnête, je ne veux pas qu'ils passent par la Biélorussie ».

La mise en place de sanctions plus élargies contre la Biélorussie par l’Union européenne

L’Union européenne affirme sa position et est persuadée que tout ait été orchestré par Loukachenko, en représailles des sanctions économiques et diplomatiques infligées à Minsk à l’été 2020 en marge de la réélection contestée du principal concerné. Elle a donc annoncé que de nouvelles sanctions seront prises contre la Biélorussie. Elle souhaite cibler plus facilement et faire pression sur les personnes et organisations qui mettent en place ou contribuent à l’arrivée illégale de milliers de migrants aux frontières avec la Pologne et la Lituanie. Joseph Borrell, le haut représentant des affaires étrangères et de la politique de sécurité a déclaré que : « La décision prise ce jour reflète la détermination de l'Union européenne à lutter contre l'instrumentalisation des migrants à des fins politiques. Nous nous opposons à cette pratique inhumaine et illégale. Dans le même temps, nous continuons à souligner la répression inacceptable que le régime exerce actuellement contre sa propre population sur son territoire, et nous y réagirons en conséquence. ». L’Union européenne a de nouveau renforcé son engagement auprès de la communauté internationale en promouvant le respect des droits humains.

Sources : https://www.touteleurope.eu/l-ue-dans-le-monde/crise-migratoire-l-ue-apporte-son-soutien-a-la-pologne-face-a-la-bielorussie/ https://www.france24.com/fr/europe/20211115-crise-migratoire-en-biélorussie-loukachenko-assure-ne-vouloir-aucun-conflit https://theconversation.com/crise-migratoire-entre-la-bielorussie-et-lue-tragique-geopolitique-171885 https://www.vie-publique.fr/en-bref/282411-crise-migratoire-sanctions-de-lue-contre-la-bielorussie#:~:text=Le%2021%20juin%202021%2C%20le,Ryanair%20le%2023%20mai%202021%20. https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2021/11/15/belarus-eu-broadens-scope-for-sanctions-to-tackle-hybrid-attacks-and-instrumentalisation-of-migrants/