La Taxonomie Verte
En effet, l’Union européenne s'est fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050, afin d’y parvenir elle a alors défini des critères pour les activités économiques afin de ne pas aggraver le réchauffement climatique. Cette classification appelée « taxonomie verte » est lancée par la Commission européenne en 2018. Elle vise à définir un seuil d’émissions de CO2 au deça duquel une entreprise peut être considérée comme « verte ». Lors de la proposition du 31 décembre la commission a labellisé le gaz et le nucléaire comme « énergie de transition ». Ces énergies de transition sont conditionnées, en effet leurs critères sont revues tous les cinq ans, les projets gaziers sont possibles jusqu’en 2030 s’ils émettent moins de 270g de CO2\kWh. Pour le nucléaire les projets sont éligibles jusqu’en 2045 s’ils prévoient une gestion des déchets.
Des enjeux au-delà du climat
Cette Taxonomie Verte à été vivement contestée parmi les pays membres de l’UE et notamment par le Chancelier Allemand et le premier ministre Hongrois. L’Allemagne s’oppose à cette classification des réacteurs nucléaires comme énergie durable. l'Autriche a menacé de porter plainte. Au contraire de la France suivis de la Hongrie, la Pologne ou encore la République Tchèque qui soutiennent fortement cette proposition. En effet, la taxonomie est un outil important avec de forts enjeux financiers, notamment pour la France qui y voit un intérêt stratégique, la France souhaite relancer sa production de nucléaire. La labellisation d’énergie de transition lui permettrait alors de recevoir des subventions et une augmentation de flux d’investissement.
Enjeux du nucléaire
Cette labellisation du nucléaire et du gaz comme énergie de transition répond en partie au besoin énergétique croissant de l’Union Européenne. L’Union Européenne compte aujourd’hui plus de 126 centrales et plus de 56 centrales nucléaires en France. Après l’incident de Tchernobyl qui a fortement marqué les esprits, le Nucléaire divise profondément la communauté européenne, qui sur ces 27 membres 10 votent contre. De plus, la question de souveraineté énergétique est posée, une énergie de plus en plus dépendante de la Russie et de la flambée des prix du gaz.
Cette proposition de labellisation reste en réflexion jusqu’au 12 janvier, de plus les États membres peuvent bloquer le texte s’ils représentent 65% des Etats. De plus, le Parlement européen peut aussi rejeter le texte. Rien n’est donc encore joué, reste à savoir qui remportera ce débat politito-idéologique qui divise fortement les pays européens.
Sources :
Site Reporterre : https://reporterre.net/Le-gaz-et-le-nucleaire-ne-sont-pas-des-energies-vertes Site Vie Publique : https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/283166-neutralite-carbone-la-taxonomie-europeenne-en-six-questions
Site GreenPeace : https://www.greenpeace.fr/espace-presse/taxonomie-une-deconvenue-pour-la-france-un-recul-pour-lenvironnement/
Site Le Monde : https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/04/energies-vertes-un-necessaire-compromis-europeen_6108153_3232.html
Site 20 minutes : https://www.20minutes.fr/planete/3194683-20211220-ue-tout-comprendre-taxonomie-verte-dossier-pousse-paris-aller-clash-nucleaire