Ce vendredi 11 août dernier, Nizama Hećimović, 37 ans, a été brutalement assassinée en direct sur les réseaux sociaux par son conjoint en Bosnie-Herzégovine. Ce féminicide, d'une violence particulière, a soulevé l'indignation de nombreux médias locaux et a rappelé les défaillances du système judiciaire. Des milliers de personnes ont par la suite manifesté dans les rues de la capitale, Sarajevo, en protestation contre de tels actes.

Pourtant, la Bosnie-Herzégovine fut l’un des premiers pays signataires de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (ou Convention d’Istanbul). Pour rappel, la Convention d’Istanbul est une convention historique qui compte à ce jour 38 signataires et est ouverte aux États non-membres du Conseil de l’Europe. Elle comporte quatre axes prioritaires d’intervention : la protection des victimes, la prévention de la violence, la poursuite des auteurs et l’intégration de bonnes politiques coordonnées. Les féminicides font partie d’un problème endémique, au sein des Balkans occidentaux, de violences domestiques perpétrées sur les femmes.

La brutalité de l'assassinat de Nizama Hećimović a choqué la nation et a mis en lumière un problème de société profondément enraciné dans la région des Balkans occidentaux. Les féminicides, ou le meurtre de femmes en raison de leur genre, sont en augmentation alarmante dans cette région. Selon les statistiques les plus récentes, les féminicides ont augmenté de manière significative au cours des dernières années dans les Balkans occidentaux. Des organisations locales de défense des droits des femmes ont signalé une augmentation inquiétante des cas de violence domestique, de harcèlement et de meurtre de femmes. Le meurtre brutal de Nizama Hećimović est malheureusement devenu un exemple tragique de cette tendance croissante. Le système judiciaire des Balkans occidentaux est également critiqué pour son incapacité à protéger efficacement les femmes victimes de violence domestique. Les enquêtes et les poursuites judiciaires dans ces affaires sont souvent lentes et inefficaces, laissant de nombreuses victimes sans protection adéquate. Cela renforce le sentiment d'impunité des agresseurs et contribue à la perpétuation de la violence.

Les manifestations qui ont éclaté à Sarajevo après le meurtre de Nizama Hećimović montrent la colère et la frustration de la population face à cette situation. Les gouvernements des Balkans occidentaux sont sous pression pour prendre des mesures immédiates pour lutter contre les féminicides et la violence domestique. De nombreux militants et organisations de défense des droits des femmes appellent à un renforcement des lois et des politiques de protection des femmes, ainsi qu'à une formation accrue pour les forces de l'ordre et les professionnels de la justice impliqués dans ces affaires.

La Convention d’Istanbul, à laquelle la Bosnie-Herzégovine est partie prenante, exige des États signataires qu'ils prennent des mesures pour prévenir la violence à l'égard des femmes, protéger les victimes et poursuivre les auteurs. Cependant, de nombreux pays des Balkans occidentaux sont accusés de ne pas mettre pleinement en œuvre ces mesures et de ne pas respecter leurs obligations en vertu de la convention.

https://www.independent.co.uk/news/bosnia-ap-serbia-instagram-kosovo-b2458461.html

https://www.coe.int/fr/web/genderequality/-/how-the-istanbul-convention-is-saving-lives

https://x.com/AFP/status/1691404869331189760?s=20