La plateforme de distribution de jeux vidéo en ligne Steam, opérée par la société Valve Corporation, a récemment fait l'objet d'une condamnation par la justice européenne. Selon les autorités européennes, Steam a enfreint les règles de concurrence en limitant la possibilité pour les utilisateurs de revendre des jeux vidéo dématérialisés. Cette décision a des implications significatives pour l'industrie du jeu vidéo et pourrait potentiellement changer la manière dont les plateformes de distribution en ligne opèrent en Europe.
L'affaire a débuté lorsque la Commission européenne a ouvert une enquête sur les pratiques commerciales de Steam en 2017. L'enquête a révélé que Steam avait mis en place des restrictions empêchant les utilisateurs de revendre leurs jeux dématérialisés sur sa plateforme. Cette restriction a été perçue comme une violation du droit à la concurrence en Europe, car elle limitait la capacité des consommateurs à choisir librement où acheter et vendre des jeux vidéo en ligne.
La décision récente de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a confirmé que Steam avait en effet enfreint les règles de concurrence en vigueur dans l'Union européenne. La CJUE a jugé que les restrictions imposées par Steam sur la revente de jeux étaient contraires aux principes fondamentaux de la concurrence et de la libre circulation des biens au sein de l'UE.
L'une des principales préoccupations soulevées par la Commission européenne était que Steam contrôlait de manière excessive le marché des jeux vidéo dématérialisés sur PC en Europe. En empêchant les utilisateurs de revendre leurs jeux, Steam maintenait une position de quasi-monopole sur la distribution numérique de jeux PC, ce qui réduisait la concurrence et limitait les options des consommateurs.
La décision de la CJUE a été accueillie de manière mitigée par l'industrie du jeu vidéo. Certains estiment que cela ouvrira la voie à une plus grande concurrence et à de nouvelles opportunités pour les consommateurs, car les plateformes de distribution en ligne devront revoir leurs politiques en matière de revente de jeux. D'autres s'inquiètent des répercussions financières potentielles sur les éditeurs de jeux, car la revente de jeux d'occasion pourrait réduire leurs ventes de jeux neufs.
Il est important de noter que la décision de la CJUE ne signifie pas nécessairement la fin de Steam ou de sa plateforme de distribution en Europe. Au lieu de cela, cela signifie que Steam devra ajuster ses politiques pour se conformer aux règles de concurrence de l'UE. Cela pourrait inclure la mise en place d'un système permettant aux utilisateurs de revendre des jeux déjà achetés sur la plateforme.
Cette décision de la CJUE s'inscrit dans un contexte plus large de régulation de l'industrie technologique en Europe. Les autorités européennes ont examiné de près les pratiques commerciales de grandes entreprises technologiques ces dernières années, notamment en matière de protection de la vie privée, de concurrence et de régulation des contenus en ligne.
Il reste à voir comment Steam ajustera ses politiques pour se conformer aux règles de l'UE et comment cette décision influencera l'avenir de la distribution de jeux vidéo en ligne dans la région.
https://www.stradalex.eu/fr/se_news/document/se_news_article20231017-2-fr$
https://www.ddg.fr/actualite/le-geoblocage-steam-et-le-droit-de-la-concurrence
https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/jeux-video-pour-la-justice-europeenne-la-plateforme-steam-a-enfreint-les-regles-de-concurrence-de-l-ue/