Lors du Sommet UE-Balkans occidentaux du 13 décembre 2023 à Bruxelles, l’Union européenne à « confirmer une nouvelle fois son attachement total et sans équivoque à la perspective des Balkans occidentaux à l’Union européenne » (déclaration de Bruxelles du 13 décembre 2023 lors du Sommet UE-Balkans occidentaux). Les discussions ont porté sur le rapprochement avec l'UE, la création d'une base économique solide, et la résilience face à la guerre d'agression russe en Ukraine. Ainsi, la déclaration de Bruxelles souligne l'engagement de l'UE envers l'adhésion des Balkans occidentaux et la volonté d'accélérer le processus, tout en saluant les réformes entreprises par les partenaires. Les progrès ont été évoqués dans divers domaines tels que la connectivité numérique et la reconnaissance mutuelle des diplômes. L'UE a également annoncé des mesures pour renforcer l'intégration économique et aider les Balkans occidentaux à faire face aux conséquences économiques de la guerre russo-ukrainienne. En matière de sécurité, la coopération a été renforcée, notamment dans la lutte contre la manipulation de l'information et la cybersécurité. En somme, le Sommet s'inscrit dans le cadre du programme stratégique 2019-2024 de l'Union européenne.

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Les dirigeants des Balkans occidentaux et de l’Union européenne lors du Sommet UE-Balkans occidentaux le 13 décembre dernier à Bruxelles (© Conseil européen)

Etat des lieux des candidatures des Balkans occidentaux

Pour rappel, parmi les pays de la région, seule la Croatie est actuellement membre de l'Union européenne, et ce, depuis 2013. Le Kosovo, qui a déposé sa candidature le 15 décembre 2022, n'a pas encore obtenu le statut de candidat. En revanche, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie ont tous acquis le statut de candidats officiels : en 2022 pour la Bosnie-Herzégovine, 2014 pour l’Albanie, 2012 pour la Serbie, 2010 pour le Monténégro et 2006 pour la Macédoine du Nord. Ces pays ont entrepris des réformes politiques, économiques et sociales pour répondre aux critères d'adhésion, mais ils font face à des défis spécifiques.

Les défis, rappelés par le Sommet UE-Balkans occidentaux, sont nombreux dans le processus d'adhésion des Balkans occidentaux. Des problématiques telles que la corruption, la faiblesse de la gouvernance, les tensions interethniques et les différends territoriaux représentent des obstacles significatifs à l’adhésion des pays de cette région. Par conséquent, les pays candidats des Balkans occidentaux s’efforcent de mettre en place les réformes nécessaires pour surmonter ces défis.

Critères d’adhésion dits critères de Copenhague

Pour rappel, les critères d’adhésion à l’Union européenne, plus communément appelés critères de Copenhague, exigent la présence d'institutions stables. Celles-ci doivent assurer la démocratie, l'État de droit, les droits humains, la protection des minorités, une économie de marché viable et la capacité à résister aux pressions concurrentielles internes de l'Union européenne. Les pays candidats doivent également détenir l'aptitude à assumer les obligations de l'adhésion, y compris la mise en œuvre efficace des règles de l'Union européenne (dit « acquis ») et l'adhésion aux objectifs de l'union politique, économique et monétaire qu’est l’UE. Ainsi, l’Union européenne exige des réformes substantielles tant institutionnelles, juridiques que politiques pour garantir une convergence de celles-ci avec ses normes élevées.

Des répercussions régionales et communautaire à l’adhésion des Balkans occidentaux

Le Sommet UE-Balkans occidentaux permet enfin de rappeler que l’adhésion des Balkans occidentaux à l'Union européenne aurait des répercussions régionales majeures. Elle contribuerait à renforcer la stabilité dans la région et aurait un impact sur les relations internationales, notamment avec des acteurs tels que la Russie, la Chine et les États-Unis. En effet, le Sommet a mis en lumière les relations et partenaires des Balkans occidentaux, rappelant notamment les liens étroits qu’entretiennent la Serbie d’Aleksandar Vučić et la Russie de Vladimir Poutine. Il convient également de mentionner l'influence économique, parfois significative, de la Chine ou de la Turquie dans certains pays de la région tels que la Bosnie-Herzégovine et l’Albanie. En outre, les risques d'importation de conflits au sein de l'Union européenne, faisant référence aux tensions entre la Serbie et le Kosovo, ainsi qu'aux frictions entre les communautés serbes et croato-bosniaques au sein de leurs entités politiques et géographiques respectives en Bosnie-Herzégovine, sont également mis en lumière.

L'adhésion des Balkans occidentaux à l'Union européenne ne serait donc pas seulement un pas d’une part vers la stabilité nationale des Balkans occidentaux et d’autre part régionale pour la communauté européenne, mais aurait également des implications majeures sur la scène internationale, notamment avec des acteurs majeurs tels que la Russie, la Chine et les États-Unis. Ainsi, bien que des progrès soient en cours, les défis et les enjeux persistent dans cette quête d’intégration européenne pour la majorité des pays candidats des Balkans occidentaux.

Sources :