Concernant, l’aspect de la défense du climat, il convient de noter qu’en 2021, 23% des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne était créée par le secteur des transports et à l’intérieur de ce groupe, les transports routiers (camions, voitures et véhicules à deux roues) représentent la plus grosse part. Cependant, il faut noter que cela ne comprend que la production de gaz à effet de serre par émission directe des véhicules. Or, la protection efficace de l’environnement ne peut pas et ne doit pas se concentrer uniquement sur l’émission des gaz à effet de serre. En effet, passer au tout électrique dans la vente de véhicule neuf en 2035 et donc prévoir un parc automobile presque entièrement électrique d’ici 2050 revient à se concentrer sur l’élimination des gaz à effet de serre. Or, produire un véhicule électrique provoque plein d’autres formes de pollution. Les collectes de matières premières affectent les environnements directes (faunes, flores et sol locaux), le transport de ces dites matières entraîne d’autres pollutions de transport et également, les usines productrices de véhicules électriques qui ne sont bien souvent pas localisé sur le sol de l’Union européenne n’ont pas les mêmes normes environnementales que les usines européennes et la pollution est alors multiplié. Le facteur le plus inquiétant est la récolte des matières premières. Les ressources nécessaires à la fabrication des batteries des véhicules électriques sont des matières sensibles d’un point de vue géopolitique. En effet, les réserves de lithium et de cuivre sont limitées. On estime que les réserves de cuivre pourraient atteindre leur limite en 2050. Ces ressources primaires pour construire des véhicules électriques ne sont pas disponibles sur le sol européen. A ce niveau, l'Union Européenne et sa politique d'interdiction visant les véhicules thermiques à partir de 2035 sont dépendantes des partenariats commerciaux avec d'autres entités (États ou organisations supranationales). De ce fait, interdire la vente des véhicules thermiques sans proposer d'autres alternatives que les véhicules électriques mettent en danger la souveraineté de l'Europe.

Par ailleurs, l'offre de voitures électriques proposée par des constructeurs européens est relativement limitée et ce secteur est encore un secteur en développement. En effet, les marques françaises proposent des véhicules électriques mais les marques allemandes ne se sont pas encore adaptées à l'électrique. Le coût d'adaptation que ça engendre sur les entreprises est très élevé.

Il faut donc s'intéresser à la compétitivité que peut représenter l'Union Européenne sur le marché de la voiture électrique. Comme il s'agit d'un secteur naissant, il est très fragile, comme le montre l'exemple des surtaxes votées sur les voitures électriques chinoises. En effet, l'Union Européenne soupçonne le gouvernement chinois de subventionner ses véhicules électriques à l'exportation pour faire baisser artificiellement les prix et pouvoir ainsi inonder le marché européen. L'Union Européenne montre ainsi sa volonté de protéger ce secteur émergeant. En effet, les surtaxes s'élèvent jusqu'à 35% pour certaines marques.

Cependant, en se focalisant sur l'électrification des moyens de transport pour les décarboner, l'Union Européenne manque le développement d'autres technologies propres pour l'environnement. En Inde, la décarbonation des transports rime avec moteur à l'éthanol. En effet, des moteurs fonctionnant entièrement à l'éthanol ont récemment été développés. Ce type de carburant a l'avantage de pouvoir être facilement produit et de ne pas émettre beaucoup de pollution. De plus, ces carburants permettent à la filière agricole de recycler ses déchets ainsi que de soutenir les agriculteurs avec d'autres moyens.

Il est donc regrettable que l'union Européenne concentre sa décarbonation des transports uniquement à travers le prisme de l'électrification, qui n'est peut-être pas la meilleure solution pour le vieux continent.