Tallinn, Turku, deux vieilles villes d'Europe au discret passé historique et artistique, sont réunies dans un axe culturel en 2011.

Rien ne prédestinait ces deux villes peu connues du grand public à former un duo culturel, jusqu’à ce qu’elles soient sélectionnées en 2007 pour incarner le prestigieux titre de Capitales européennes de la culture pour l'année 2011. Cependant elles font face à d'importants problèmes financiers qui risquent de réduire l'impact culturel et économique de l'évènement.

En décembre 2009, la fondation Tallinn 2011 spécialement créée pour le projet annonçait la réduction de 50% du budget alloué au programme. Ce qui chamboula d'un seul coup toute sa structure  administrative et artistique. En 2010 elle n'obtient les subvensions de la Commision européenne (1,5 millions d'euros) qu'à la fin du mois de juin, tandis que Turku en bénéficie depuis début avril. Ceci à entrainé d'importants retards dans la programation artistique. Une situation dont s'est inquiété Sir Robert Scott, représentant de l'Union Européenne pour l'évènement, confessant au quotidient ''Baltic Reports'' du 29 juin son “sentiment d'urgence” et redoutant un deuxième Vilnius. Capital européenne de la culture 2009, la ville lituanienne sombra dans la désorganisation, les conflits d'interêts et la corruption politique. Les touristes furent peu nombreux (1 millions attendus pour 200 000 venus)  et un rayonnement international largement réduit.

De l'autre coté de la Baltique, Turku semble plus sereine mais souffre aussi d'importantes coupes budgetaires. Il manque encore à la ville centenaire 900 000 euros de fonds pour assurer son programme et son musée d'art devra faire face à une cure d'amincissement financière drastique de 67% en 2011.

En temps de crise la culture n'est pas une priorité nous dira t-on. Au contraire, la priorité nous semble être que les deux gouvernements voisins se rendent compte de la chance et du défi devant lequel ils se trouvent et cessent de diminuer le budget initialement prévu pour l'évènement (16 millions pour Tallinn et 50 millions pour Turku).

L'un des programes répondant au titre évocateur de “Turku en feu” semble prometteur. Esperons qu'il annonce un rayonnement et non les cendres d'un rêve parti en fumée.

Lamour Fanny, Inacio Kevin

 

Sources

http://balticreports.com/?p=23226

http://cultural-engineering.com/2010/09/13/turku-capitale-culturelle-en-mauvaise-posture/