Bruxelles, jeudi 28 octobre.
Bien que ce n’était pas à l’ordre du jour du Conseil européen, le premier ministre anglais David Cameron, a réussi à obtenir un débat sur une baisse du budget communautaire des 27 pour l’année 2011. Alors que la Commission avait proposé une hausse de 5,8 % et le Parlement une hausse de 6,2%, il a finalement été décidé de ne pas augmenter le budget de plus de 2,9%, chiffre proposé par les Etats Membres.
Le premier ministre anglais, soutenu par une douzaine de pays, comme la France, l'Allemagne ou encore les Pays-Bas, souhaite, en effet, aligner les budgets nationaux et européens. Il trouve « inacceptable » qu'en période de rigueur budgétaire le Parlement veuille augmenter les budgets et risquer ainsi que les gouvernements ne contrôlent plus leurs dépenses publiques et s'enlisent dans leurs déficits.
Ce qui n’est pas sans laisser certains pays en colère. La Pologne et la Hongrie, notamment, réclamaient une hausse des budgets bien plus conséquente. Jerzy Buzek, président du Parlement européen, d’origine polonaise, est même allé jusqu’à qualifier Cameron « d’anti-européen ». Pour lui, il est nécessaire d’investir plus dans certains domaines, comme la recherche, la sécurité énergétique et les infrastructures de transport.
Mais cet événement fait ressurgir deux questions, tout d'abord l'idée d'un fond propre pour l'Union européenne. En effet, si les Etats membres ne souhaitent pas donner plus à l'Union, pourquoi ne pas créer une TVA européenne, ou bien un impôt sur les sociétés, comme le suggère la Commission? Mais il est évidemment bien plus simple et plus avantageux pour les Etats de réduire leurs dépenses que de se mettre d'accord sur le montant d'un impôt. Par ailleurs, à l'heure où des discussions sont ouvertes pour que la Serbie obtienne un statut de candidat à l'Union européenne, n'est-il pas paradoxal de vouloir réduire les budgets? Plus de pays avec moins d'argent?
Les négociations sont désormais ouvertes et la présidence belge a la tâche ardue de trouver un compromis entre les institutions avant le 11 Novembre 2010.
Elisa Coz et Pierrick Roberge.
http://www.laprovence.com/article/monde/londres-ouvre-les-hostilites-sur-le-budget-communautaire