A la veille du 13e conseil des ministres franco-allemand et à une semaine du Conseil européen, le couple franco-allemand a encore une fois dominé les débats sur la dette et la crise de la zone euro.
En effet, les deux pays ont affiché leur unité face au projet de création d'obligations européennes ("E-Bonds"), proposé par le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker et le ministre italien de l'Economie Giulio Tremonti. Ce projet a été rejeté par la chancelière Angela Merkel, soutenue par la France.
D’autre part, La création d'"E-Bonds"(selon leurs promoteurs, ce sont des emprunts qui doivent permettre de mutualiser les risques liés aux dettes publiques en zone euro, et d'alléger la pression pesant sur les pays en difficulté financière au niveau de la zone euro) a donné lieu à une passe d'armes entre Berlin, où la chancelière Angela Merkel y est fermement opposée et Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. Ce dernier juge que l'opposition de l'Allemagne a des "euro-obligations" témoigne d'une attitude "anti-européenne", dans un entretien à paraître jeudi dans l'hebdomadaire Die Zeit. En effet, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro et ardent partisan de l'émission d'emprunts communs aux pays de l'Union européenne, a dénoncé « Cette façon de créer en Europe des sujets tabous et de ne pas du tout s'occuper des idées des autres, une manière très anti-européenne de gérer les affaires européennes ». Or, il ne faut oublier que L'Allemagne et la France, qui grâce à leur robuste économie bénéficient de taux très avantageux pour emprunter, sont opposés à cette idée, défendue au contraire par les pays du Sud de l'Europe, les plus malmenés actuellement sur les marché. Pour finir, on peut observer une nouveauté dans ce moteur franco-allemand, qui est une certaine division interne. Un haut conseiller allemand se dit favorable aux "E-Bonds", idée à laquelle sa chancelière Angela Merkel est fermement opposée. Ce dernier est favorable au projet proposé par le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker : "Je pense que M. Juncker a complètement raison - nous avons besoin d'obligations européennes, afin que les pays de la communauté puissent tous contracter de la dette ensemble avec un seul instrument", a déclaré jeudi Peter Bofinger, membre du Conseil des experts économiques.
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE6B80RL20101209