La Pologne à mi-chemin de la présidence du Conseil de l’Union européenne

Après quatre mois de présidence à la tête du Conseil de l’Union européenne, la Pologne voit apparaître les premiers jugements et opinions concernant l’efficacité et la réalisation des objectifs posés au commencement de son action.

Il ne faut pas oublier que dès le début les Polonais étaient eux-mêmes très partagés. Il y avait beaucoup de pessimistes, surtout du côté de l’opposition du gouvernement de Donald Tusk, qui prophétisaient l’échec de cette présidence. Les arguments les plus souvent entendus étaient que le gouvernement voulait se servir de ce projet pour influencer l’opinion publique pendant les élections parlementaires prévues au mois d’octobre. Ainsi les priorités imposées dans le programme de la présidence ont été apparemment mal ciblées. Dans une des interview de Witold Waszczykowski, l’ancien ministre des affaires étrangères, on a pu lire que les principaux sujets à aborder pendant la présidence étaient « trop généraux » et que par conséquent, ils devenaient juste de simples slogans sans aucune signification et chance d’être réalisés. Cette opinion sceptique reste pourtant peu objective lorsque l’on sait que Monsieur Waszczykowski fait justement partie de l’opposition qui depuis longtemps attaque tout ce que propose le gouvernement actuel.

Malgré les doutes internes au pays, de nombreux Etats tel que la France placent beaucoup d’espoirs dans la présidence polonaise et dans les idées qu’elle propose. Goniec Polski, un journal polonais, a d’ailleurs transmis des propos de la presse française et défini la Pologne comme « un pays qui pouvait faire bouger et avancer l’Europe » puisqu’il fut l’un des seuls à n’avoir été que peu touché par la crise et qui resta stable tout en développant une dynamique économique.

En fin compte, il semble que les Français aient eu raison. D’une part, la coïncidence des suffrages parlementaires et la présidence polonaise ne relégua pas l’un des deux au second plan comme on aurait pu le penser. D’autre part, d’après le secrétaire du ministère des Affaires Etrangères, Mikołaj Dowgielewicz, les objectifs posés sont en train de se réaliser avec succès. Il énumère notamment le sommet concernant le partenariat avec l’Europe de l’Est, le compromis concernant l’impératif de protection européenne et ainsi la validation de « Deklaracja Krakowska » (Déclaration de Cracovie) pendant le Forum du Marché Unifié. L’opinion du secrétaire reste également positive concernant l’image globale de la Pologne pendant ces quatre derniers mois à la tête du Conseil de l’Union Européenne.

Les opinions positives ne manquent pas non plus de l’autre côté de l’Atlantique. Dernièrement, lors d’une conférence à Washington concernant le rôle de l’Europe de l’Est dans les relations transatlantiques, Robert Korn, expert du Centre de l’analyse de la politique européenne, a dit que « la présidence polonaise caractérise trois C : confidence (la confidence en soi), competence (la compétence) et comfort within Europen Union (la position confortable dans Union Européenne). » Il a souligné que parmi les succès atteints jusqu’à maintenant, le plus apprécié est sans doute le développement de la politique énergétique commune à l’Union Européenne. Selon lui cette présidence est bien préparée avec des objectifs soigneusement déterminés qui montrent les ambitions polonaises mais restent en même temps tout a fait possible à réaliser.

Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’il reste encore deux mois de travail et beaucoup de défis à relever. Pour le moment l’Europe reste attentive aux actions de la présidence polonaise.

Marylène Ladril Katarzyna Miłek

Sources :

http://wiadomosci.onet.pl/tylko-w-onecie/ostra-ocena-polskiej-prezydencji-moze-jeszcze-lot-,1,4784037,wiadomosc.html http://goniec.com/wiadomosci/europa/6429,polska-prezydencja-w-oczach-francuzow/

http://www.gazetaprawna.pl/wiadomosci/artykuly/557153,dobrze_o_polskiej_prezydencji_na_konferencji_csis_w_waszyngtonie.html

http://www.tvp.pl/publicystyka/polityka/polska-prezydencja-w-radzie-unii-europejskiej/aktualnosci/kampania-bez-wplywu-na-prezydencje/5407555