Le 29 octobre 2011, Jerzy Buzek était en visite en Libye pour rencontrer le Président du Conseil National de Transition, à la tête du pays depuis la chute du régime du colonel Kadhafi. Il a ainsi été rappelé que l’Union européenne était prête à aider la Libye dès que le pays le demanderait. Lors de sa visite à Tripoli, sur la place des Martyrs, M.Buzek prononça un discours de soutien à l’encontre des Libyens. Il insista sur le fait que l’Union européenne serait là pour aider à la construction d’une nouvelle Libye démocratique mais que c’était avant tout aux Libyens, eux même, de construire la nouvelle Lybie libre. Il semblerait, que l’Union européenne porte une oreille attentive aux évènements post révolution du monde arabe. En effet, l’Union européenne veut s’investir dans la construction de la démocratie. On peut se demander alors quelle serait la place de l’Union européenne, dans le processus de démocratisation qu’est en train de vivre le monde arabe. L’Union européenne revendique un rôle d’observateur, mais les rapports historiques particuliers liant certains pays de l’Union européenne aux pays du printemps arabe, comme la Tunisie et la France, tendent à faire croire que le rôle du « simple observateur » est trop minime pour répondre aux véritables enjeux que représentent ces élections pour la communauté européenne. Toutefois, le Parlement Européen, prend soin de rappeler à chacune de ses interventions qu’il agit à la demande des Etats. En aucun cas l’Union européenne ne revendique une main mise sur le déroulement du processus démocratique de ces pays.
Ainsi, à la demande de la Tunisie, une délégation de quinze eurodéputés, menée par Gabriele Albertini, s’est rendue sur place pour s’assurer du respect juridique et politique des normes et du bon déroulement des premières élections libres du pays. Le 23 octobre 2011, dix millions d’électeurs tunisiens ont été appelés à élire une assemblée constituante qui rédigera la nouvelle constitution du pays. Ces élections présentent des enjeux considérables. Elles sont la clé d’une transition vers une démocratie réussie, ainsi qu’une référence quant aux élections à venir, qui auront lieu dans les autres Etats arabes du mouvement révolutionnaire. En plus de cette délégation spéciale, le parlement européen a envoyé également 130 observateurs qui resteront sur place durant deux mois pour observer le scrutin. Bien que la simple observation puisse ressembler à un « chapeautage », il n’en est rien. L’Union européenne ne fait que soutenir le processus démocratique tunisien et ce, peu importe le résultat. Ainsi, malgré quelques réserves de certains Etats membres, quant à la signification de la victoire du parti islamiste Ennhadha, Jerzy Buzek a réaffirmé le rôle de simple observateur de l’Union européenne, en déclarant « qu’une démocratie pouvait s’inspirer de valeurs religieuses, à condition que l’autonomie totale soit assurée à l’état en séparant le pouvoir religieux du pouvoir politique».
L’Union européenne doit utiliser tous les moyens dont elle dispose pour soutenir les Etats qui désirent aller vers la démocratie, à la seule condition, que ce soit dans le respect de la souveraineté de ces Etats. En revanche, si la légitimité des élections de ces pays est conditionnée par la présence et par l’accord de la communauté européenne alors c’est le principe même de démocratie qui est atteint. Le rôle de l’Union européenne est celui de soutenir la démocratie et de rappeler que le destin de ces Etats est entre les mains seules de ses populations, ce que rappelle le Président du Parlement Européen à chacune de ses interventions. L’Union européenne doit être attentive à ne pas dépasser le rôle d’observateur car le chemin de la démocratie restera toujours celui que le peuple choisira et non pas celui qui conviendra le mieux à la communauté internationale ou européenne.
Amélie et Stephany