Il l’avait annoncé, il l’a fait ! Il cavaliere a du abandonner sa monture. Hué par les foules, l’ancien Premier Ministre Italien Sylvio Berlusconi a annoncé sa démission le samedi 12 Novembre 2011. Encore un membre du conseil européen qui quitte le navire. Et malgré l’excitation du peuple italien et leurs cris de joie « Démission, démission ! », on peut se demander qui a chassé l’ancien chef du gouvernement italien.

Après trois mandats, Silvio Berlusconi étaient loin de faire l’unanimité. Il ne recevait plus le soutien du Parlement. Hostile aux mesures économiques proposées par son gouvernement, il avait annoncé qu’il démissionnerait si ces mesures étaient adoptées. Or, c’est ce qui s’est produit, contre son gré. Seraient-ce les accusations pour fraude fiscale dont il a fait l’objet qui l’ont mené à cet échec ? Ou bien les scandales au sujet de ses prétendues relations sexuelles avec des mineures ? Quand on sait que ses démêlés avec la justice remontent aux années 1990, on peut se demander si ces frasques ont joué un rôle dans sa destitution. Il est troublant de noter que les départs s’enchainent les uns après les autres parmi les membres du Conseil européen : Brian Cowen, José Socrates, Iveta Radicova, Georges Papandréou. Et maintenant, Sylvio Berlusconi. La démission du chef d’état Italien n’est pas un cas isolé. Ce phénomène ne doit pas être analysé à l’échelle nationale mais à l’échelle de l’Europe. Que signifiaient donc les sourires échangés entre la Chancelière allemande et Nicolas Sarkozy lors de la conférence de Presse franco-allemande du 23 Octobre 2011 (suite au Sommet européen) ?

Cela signifie tout simplement que l’Italie avait perdu toute crédibilité aux yeux des marchés financiers. Les taux d’intérêt ne cessaient d’augmenter dans ce pays et la dette avait atteint un montant de 1900 milliards d’euros. Ainsi, selon la Tribune "l'ardoise italienne faisait craindre une contagion de la crise qui deviendrait incontrôlable" en Europe. Et le chef du gouvernement italien semblait incapable d’appliquer les mesures d’austérité nécessaires. L’âge de la retraite, par exemple, avait été débattu sans que le gouvernement parvienne à un accord. En effet, Sylvio Berlusconi refusait de se mettre à dos son allié populiste, la ligue du Nord. Or, elle était hostile à allongement de la durée de cotisation. Alors que son remplacement, Mario Monti, en tant qu’ex-commissaire européen est très sensible à la question européenne. Et compte bien faire appliquer des mesures d’austérité. On citera par exemple une libéralisation du marché du travail censée faciliter le licenciement. Et sa réputation est intacte! De plus, selon la note publiée par le think tank Open Europe, il serait à même de rallier à sa cause l’adhésion des parlementaires de centre-gauche. Il favoriserait ainsi le rassemblement de l’Italie désunie.

Ce manque de crédibilité du Président Berlusconi est indéniable. En effet, dès les premières rumeurs de démission, la bourse est repartie. Reste à savoir si Mario Monti sera à la hauteur des attentes des dirigeants de l’UE. Sera-t-il capable de sortir l’Italie de son mauvais pas? Relancer l’emploi et la croissance ? Réformer le système d’impôt? Réduire la dette ? Et ce, tout en remportant l’adhésion des Italiens…

http://www.francaisenouvelles.com/italie-silvio-berlusconi-demissionne-comme-premier-ministre/ http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20111025trib000659124/le-risque-italien-commence-a-faire-trembler-l-europe.html http://fr.euronews.net/2011/10/24/berlusconi-ecartele-entre-l-ue-et-sa-coalition-gouvernementale/ http://www.openeurope.org.uk/research/Berlusconilaststand.pdf