L’Alisia, pays proche de l’Ethiopie, du Kenya, du Rwanda et de l’Ouganda, fait face à une crise sans commune mesure. Depuis le 24 Novembre, les diplomates et militaires élaborent ensemble l’opération Alisia afin d’intervenir le plus efficacement possible.

Après une intense période d’agitation, l’« Alisia » s’est doté récemment d’un gouvernement provisoire et d’une constitution. L’ONU y est présente, mais a retiré son contingent de 5000 hommes pour ne laisser qu’un effectif de 200 observateurs. Les tensions persistent, on constate des violences dans la province du nord-ouest du pays et dans la capitale. L’instabilité règne d’autant plus qu’en 2008 des gisements de diamants ont été découverts, suscitant l’appétit des plus puissants. La population fuient le pays et se réfugient dans des camps situés aux frontières.

Les Nations Unies appellent à la rescousse l’Union européenne qui est présente dans cette partie de l’Afrique avec sa mission de police et d’aide à la réforme de la justice et son engagement financier pour la stabilisation. Le Conseil de sécurité a voté hier une résolution autorisant le recours à la force armée.



Mais rassurez-vous..., il ne s’agit, en fait, que d’un exercice grandeur nature de gestion de crise mené par l’UE du 18 novembre au 6 décembre. L’Alisia n’est en réalité qu’un Etat fictif, crée dans l’objectif de tester une nouvelle « approche globale » des situations de crise qui a été établie après l'entrée vigueur en décembre 2009 du traité de Lisbonne. Ce scénario permettra alors « d’ évaluer la totalité des structures de gestion de crise », et d’améliorer « les capacités de l'Europe dans un environnement en rapide évolution ». Aucune force militaire ne sera donc mobilisée pour l’occasion.

Par ailleurs, pour la première fois depuis sa création en mai 2002 (appelé CME 02 : Crisis Management Exercise), cet exercice inclura des délégations de l’UE dans la zone concernée et sera organisé par le Service Européen d’Action Extérieure (SEAE) de l’UE. L’opération sera menée à partir de Bruxelles et des capitales européennes.

Ainsi, l’Union européenne, pour cette année 2011, a entrepris de planifier dans le même temps et sur le même théâtre une opération militaire et une mission PESD (Politique Extérieure de Sécurité et Défense) civile qui a un air de déjà vue. Le but est donc de reconstituer avec le plus de réalisme un contexte de crise afin de vérifier la capacité de l’UE à mener une telle opération qui nécessite « le déploiement de toute une gamme d’instruments de l’UE, militaires et civils, y compris communautaire (une force militaire, une mission de police, etc) ». Cette simulation est un bon exercice pour l’UE afin de mettre sur pied une véritable politique de sécurité commune. C’est une occasion pour le SEAE de déployer ses ailes et se rendre plus visible aux yeux de la communauté européenne et de ses citoyens.

Alison et Zoitsa

Sources :

http://bruxelles2.over-blog.com/article-25337099.html http://www.ubiznews.com/news/histoire/item/2319-leurope-simule-une-invasion-de-lafrique