Malgré la réticence de quelques-uns lors de sa désignation en tant que capitale européenne de la culture en 2008 et des débuts difficiles (vouloir faire travailler 80 communes et 13 collectivités territoriales), l’édition MP2013 a connu un grand succès.
Avec six cent soixante millions d’euros investis et près de 10 millions de visiteurs autour des 900 évènements clés de l’année, soit deux millions de touristes supplémentaires par rapport à l’année précédente, Marseille a su mettre à profit le label européen pour redorer son blason et booster l’économie de la région. L’heure est désormais aux questionnements et à la préparation de l’après MP2013. Les propositions fusent quant aux moyens à mettre en place en vue de capitaliser sur cette réussite.
Certains, à l’exemple de Pierre Sauvageot (directeur artistique, à l’origine notamment de la Marche symphonique, marche pour 500 instruments éoliens et public, à l’occasion de l’édition MP2013) et de Jean-François Chougnet (directeur de MP2013) estiment “nécessaire d’inscrire les projets développés dans le cadre d’une Capitale européenne de la culture, dans un projet plus global de politique culturelle de la ville et du territoire”
D’autres encore, proposent d’imiter l’ex-capitale européenne de la culture 2004, Lille, en rééditant l’évènement, comme elle l’avait fait en 2006, en 2009 et en 2012 notamment. Jacques Pfister, président de l’association MP2013, suggère quant à lui de « créer une signature mondiale, comme le Marché de Noël à Strasbourg, la Fête des lumières à Lyon », signature qui selon le dernier rapport du Ministère de la Culture contribuerait sept fois plus à la richesse nationale que le secteur automobile qui représente 3,2% du PIB.
Une volonté réelle de compter Marseille parmi les grandes métropoles Européennes, qui a toutefois ses limites, puisqu’aucune ligne directive, ni programme pour 2014 n’ont à ce jour vu le jour. Exception faite pour la mise en place d’une mission de préfiguration qui a publiée en octobre dernier un document suggérant le « renforcement des arts populaires » ou la création d’un « évènement annuel ou biannuel », en référence à Lille. Initiative par ailleurs saluée par le premier ministre Jean Marc Ayrault, lors de sa visite à Marseille en novembre dernier, et qui a promis, à cette occasion de rassembler les « conditions nécessaires pour gérer au mieux les suites du brillant succès remporté par Marseille 2013 », tout en évoquant « un rendez-vous de type biennale, de référence internationale ».
La route semble encore longue avant que Marseille ne puisse définitivement s’inscrire parmi les villes qui ont su utiliser le label de Capitale Européenne de la Culture comme tremplin culturel et économique.