Les tensions entre l’Union Européenne et l’État d’Israël ne cessent de croître. Depuis plusieurs semaines en effet, les politiques israéliens sont mis à rude épreuve par les déclarations successives émanant de Bruxelles et des capitales européennes : à peine entrée en fonction au début du mois de novembre 2014, la nouvelle Chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini a déclaré qu’elle souhaitait voir la création d’un État palestinien avant la fin de son mandat dans cinq ans. Quelques jours plus tard, la Suède a officiellement reconnu la Palestine en tant qu’État et le Parti Socialiste français fait pression sur le gouvernement Hollande pour que celui-ci fasse de même. L’Espagne et l’Irlande sont également sur le point de lui emboîter le pas. Mais le scandale intervient lorsque l’un des principaux journaux de l’État hébreu publie un document « secret » que certains diplomates israéliens en Europe ont fait parvenir à la délégation israélienne.
Dans un article paru le 16 novembre 2014, le quotidien israélien Haaretz a révélé l’existence d’un document émanant de l’Union Européenne et qui prévoit des sanctions à l’encontre d’Israël. Ces sanctions pourraient être prises dans le cas où Israël poursuivrait sa politique de colonisation en Cisjordanie et surtout à Jérusalem-est, empêchant ainsi la création d’un État palestinien qui aurait la même capitale que l’État hébreu. Les sanctions évoquées prévoient entre autres le rappel de tous les ambassadeurs des États membres présents en Israël, l’introduction de clauses territoriales dans les accords signés entre les deux parties, la redistribution des fonds européens, à la fois côté israélien et côté palestinien ou encore des restrictions sur l’accord de libre échange. Selon Haaretz, le document prévoit un niveau de sanctions encore plus élevé. Scandale, alors, chez les politiques israéliens qui voient là une attaque supplémentaire de la part des Européens et s’offusquent d’être logés à la même enseigne que les Russes.
Néanmoins, le 17 novembre 2014, alors qu’elle sortait de la réunion avec les ministres des affaires étrangères de l’Union, Federica Mogherini a démenti l’existence d’un tel document, déclarant qu’il "n'existe pas de plan de ce type" . Selon elle, il s’agit simplement d’un "document interne de travail" , une "hypothèse technique" entamée par les États membres durant le mandat de son prédécesseur Catherine Ashton. Le rapport du Conseil publié par le Service Européen pour l’Action Extérieure aborde les discussions sur le cas israélo-palestinien mais ne fait état d’aucune sanction. En revanche, il explique que la diplomatie européenne ne peut plus se permettre de continuer sa politique du « wait and see » à ce propos. Tout comme l’ont affirmé les Ministres à leur sortie, "l'Union Européenne s'oppose fermement à la récente expropriation de terres, aux nouveaux projets de constructions" dans la mesure où la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-est est le premier frein pour la création d’un État palestinien. Pourtant, et contrairement à la déclaration du Haut Représentant, ils ont également ajouté que l’Union "demeure prête à prendre des mesures supplémentaires pour protéger la viabilité de la solution à deux États" , preuve que les hypothétiques sanctions du mandat Ashton sont plus envisageables que jamais. Federica Mogherini fait-elle toute la lumière sur l’origine de ce document ? Désormais obstinée et déterminée par la création d’un État palestinien, la diplomatie européenne semble plus que jamais encline à faire pression sur Israël pour atteindre cet objectif.
De plus en plus acculé et isolé, Benjamin Netanyahu répond à ces « attaques » par de violentes déclarations. Après avoir accéléré le processus de colonisation à la rentrée 2014, il a affirmé par la suite qu’il ne limitera jamais les implantations vers l’est. Si Netanyahu ne semble pas effrayé par les déclarations européennes, les menaces qui planent au dessus d’Israël risquent de se transformer un jour en sanctions et pourraient bien lui faire revoir ses ambitions à la baisse car les partenariats entre Israël et l’Europe sont nombreux (économiques, politiques et même sportifs). On peut alors imaginer que d’ici à la fin de l’année 2014, la ligne politique européenne à l’égard d’Israël et plus généralement du cas israélo-palestinien sera plus précisément définie, non seulement en fonction de la prise de position des États membres, de l’évolution de la situation actuellement très tendue et violente à Jérusalem et dans ses alentours mais aussi, et surtout, de l’attitude et des actes de Benjamin Netanyahu.
Sources :
http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.626946 http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/51254-141117-la-reconnaissance-de-l-etat-palestinien-eloigne-la-paix-netanyahou http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/51254-141117-la-reconnaissance-de-l-etat-palestinien-eloigne-la-paix-netanyaho http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/51254-141117-la-reconnaissance-de-l-etat-palestinien-eloigne-la-paix-netanyaho http://eeas.europa.eu/statements-eeas/2014/141117_03_en.htm http://eeas.europa.eu/statements-eeas/2014/141117_03_en.htm http://actualite-israel.com/news-relations-entre-l-europe-et-israel-des-rumeurs-de-sanctions-e-437119/