Les parlementaires européens se sont mis d’accord pour proposer de « couper le groupe Google en deux » afin de limiter sa domination et son pouvoir sur le marché européen.

L’information a fait le tour du monde : que ce soit dans la presse française, anglaise, espagnole ou encore polonaise, personne n’a pu échapper à cette actualité.

En effet, le Parlement européen voudrait voir « une séparation des moteurs de recherche des autres services commerciaux sur internet », sous-entendant bien évidemment le géant Google. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que le Parlement estime qu’il est devenu urgent de « limiter le pouvoir prêté à Google ». Effectivement, le groupe américain domine en moyenne les 90% de parts de marché rien qu’en Europe, ce qui étoufferait la concurrence.

La séparation des activités de Google serait-elle la seule solution ? La question devient intéressante lorsque nous savons que le Parlement européen n’a pas de réel pouvoir de sanction contre le géant californien. Il ne peut, en effet, que présenter un projet de motion, obtenu ce vendredi 21 novembre, qui appelle à une scission de Google « afin de garantir des règles du jeu équitables ». Cet appel à la scission serait la solution la plus radicale et la plus efficace pour limiter la domination de Google. Cependant, cette motion publique ne serait pas contraignante, car c’est la Commission qui détient le pouvoir de sanctionner les abus. Mais le Parlement est bien décidé à augmenter la pression sur Bruxelles afin que la Commission prenne en considération cette décision pour garantir une certaine équité.

De son côté, le groupe américain Google n’a même pas pris la peine de commenter la situation, à défaut de se sentir réellement menacé, malgré les faits « d’abus de position dominante » qui lui sont reprochés. Pourtant, le groupe devrait un petit peu s’inquiéter, même s’il y’aurait « peu d’impact dans un premier temps ».

Au final, que peut-il se passer ? « Le leader mondial de la recherche sur internet » devrait-il se méfier des sanctions qu’il pourrait encourir émanant de la Commission européenne ? A première vue, Google peut encore se reposer sur ses lauriers ; la nouvelle Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, ayant annoncé en novembre « qu’elle prendrait encore du temps pour décider de la prochaine étape de l’enquête ». Or, l’enquête anti-trust a débuté il y a déjà plus de quatre ans.

Dans la complexité de cette procédure, nous avons alors deux institutions européennes qui semblent ne pas avoir les mêmes priorités : d’un côté, la Commission européenne qui n’a pas l’air très préoccupée par l’affaire, et de l’autre côté, le Parlement européen qui lui, « semble vouloir aller plus vite et plus fort ». Un véritable enjeu se présente donc pour ces deux grandes institutions européennes : le Parlement devrait se faire entendre par la Commission.

Sources:

http://www.challenges.fr/high-tech/20141122.CHA0589/le-parlement-europeen-augmente-la-pression-sur-google.html

http://www.zdnet.fr/actualites/le-parlement-europeen-veut-scinder-google-en-deux-39809997.htm

http://www.euractiv.fr/sections/societe-de-linformation/le-parlement-europeen-envisage-un-appel-scinder-les-activites-de