C’est un pays qui a toujours eu des relations diplomatiques complexes avec le reste de l’Europe. Plus de 40 ans dans l’UE n’ont pas suffi au Royaume-Uni d’être sûr de sa position vis-à-vis la communauté européenne et de sa place dans l’Union. Faute de l’isolement géographique minime, ou d’une méfiance envers les valeurs européennes, les Britanniques semblent ne jamais voir la nécessité de leur participation dans l’UE. Au contraire, tous les EM veulent et ont toujours voulu qu’ils restent dans l’Union… mais pas à tout prix.

Le Brexit n’est pas quelque chose de nouveau, on en a entendu parler à plusieurs reprises. Un terme anglais, combinaison des mots « British » et « exit », tellement simple et clair que l’on n’a pas besoin de plus d’explications. Et bien que ça soit un des EM les plus « gâtés », avec des avantages considérables, les hommes politiques britanniques n'en sont toujours pas contents. Ce sont les « très nombreuses clauses de retrait ("opts-out") » qu'ils ont obtenus peu à peu et qui font partie de la politique européenne de la Grande-Bretagne : « élargir l'Union sans l'approfondir, maintenir l'accès au marché intérieur en ne respectant pas d'autres objectifs européens, conserver le contrôle de ses politiques étrangère et de défense tout en obligeant l'Union à libéraliser le commerce extérieur, obtenir plus en matière de subsidiarité, se débarrasser des symboles fédéralistes. »

Dans un article d’European Voice, l’ancien jurisconsulte du Conseil européen et du Conseil des Ministres de l'Union européenne, Jean-Claude Piris, explique quels sont les scénarios possibles pour les relations UE - G-B :

  • rester avec un statut spécifique - cela permettra aux Britanniques de participer au marché intérieur mais pas aux autres politiques européennes. Cela pourrait semble simple mais au fait des changements dans les traits seraient nécessaires avant de procéder au référendum en 2017, proposé par David Cameron. Les modifications ou les nouveaux traités doivent être ratifiés par les 27 États membres – variante optimiste, presque impossible car le résultat final de ce référendum lointain reste incertain et difficile à prévoir.
  • le BREXIT (« British exit ») – sortir complètement de l’Union mais en restant dans l’EEE (Espace économique européen) par exemple. Conclure des accords spécifiques comme la Turquie ou même de devenir un État tiers comme les États-Unis et la Chine – des options tout à fait possibles et plus ou moins avantageux pour les deux côtés.
  • être membre d’une UE réformée – une variante peu probable qui pourrait être très agréable pour le Royaume-Uni. Et pourtant, le reste du continent aura peut-être quelque chose à dire sur cette question.

Des sondages sont souvent effectués dans le but de suivre l’opinion publique britannique sur le sujet. Le dernier date du 18.12.2014, publié dans le Financial Times. Les résultats - plus de 50% des Britanniques voteront pour la séparation de l’Union lors d’un référendum potentiel. Des nouvelles inquiétantes pour le futur de la communauté européenne. Les plus eurosceptiques sont aussi les plus âgés selon l’enquête réalisée par Harris Interactive. Mais ce qui est le plus intéressant, c’est le fait que l’UE n’occupe que la 14ème position parmi les priorités des citoyens britanniques, après la croissance économique, l’éducation et les services de santé, apparemment beaucoup plus importants pour eux que l’appartenance au projet communautaire européen.

Sources :
http://www.europeanvoice.com/other-voices/future-relations-between-the-uk-and-the-eu
http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0203988568954-europe-les-anglais-sont-ils-tombes-sur-la-tete-1071645.php?bMp6DvlwLPIrORdb.99
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/02/18/97002-20130218FILWWW00431-la-moitie-des-gb-pour-sortir-de-l-ue.php
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/cb2057fc-7917-11e2-b4df-00144feabdc0.html#axzz3ND5OaXL6
http://www.standartnews.com/svyat-europe/nad_50_ot_britantsite_iskat_van_ot_es-267685.html