Dans presque tous les pays de l’Europe aujourd’hui, l’extrême-droite gagne en électeurs. On n’a que à citer Viktor Orbán en Hongrie, mais aussi le Vlaams Belang en Belgique, le Parti pour la Liberté (PVV) aux Pays-Bas, l’UKIP britannique ou encore, plus près de chez nous, le Front National. Bien qu’ils n’ont pas tout à fait les mêmes programmes, il y a souvent deux éléments qu’ils ont en commun : le xénophobisme et l’eurosceptisme.
Alors que l’Europe s’inquiète de la menace terroriste, des réfugiés syriens et de la crise grecque, on entend au fond des bruits inquiétants, pour dire la moindre des choses. Cette semaine, les Pays-Bas ont eu une nouvelle chef du parlement, Khadija Arib, une bi-nationale originaire du Maroc. Les discours de haine et l’appel à la violence contre cette dame ont été postés sur les réseaux sociaux sans le moindre honte, sentiment partagé par le chef du PVV Geert Wilders qui a parlé d’ « une journée noire dans l’histoire parlementaire » et qui estime qu’un parlement qui élit une chef bi-nationale est un « faux parlement ».
Seulement une semaine auparavant, la Pologne a fait voter une loi qui permet de nommer et de révoquer les chefs des médias publics, ce qui constitue bien évidemment une grave atteinte à la liberté de la presse. Détail encore plus inquiétant : il y a seulement deux mois est arrivé au pouvoir Droit et Justice (PiS), parti national-conservatiste, et déjà l’Union européenne et le Conseil de l’Europe semblent incapables de pouvoir défendre la démocratie en Pologne.
Manifestation en Pologne pour défendre la démocratie
On n’a que à se rappeler des élections régionales pour se rendre compte que le même scénario n’est pas impossible en France. Certes, le Front National n’a pu obtenir aucune région au second tour, mais tant que Facebook reste passif face à la divulgation de propos racistes, xénophobes, voire violents, tant que les citoyens ne s’intéressent pas à défendre les valeurs démocratiques, et tant que l’on se laisse guider par le sentiment du moment, on n’en sortira pas. Certes, le FN n’est pas au pouvoir, mais on voit très bien que la gauche essaie de plaire avec des valeurs qui appartiennent à l’extrême-droite. On en a un excellent exemple avec la question de la déchéance de nationalité, proposition de loi qui n’apporte finalement rien à la lutte contre le terrorisme, mais qui développe une idée aussi inquiétante que ceux qui critiquent l’élection de Khadija Arib aux Pays-Bas : en tant que bi-national, on n’est finalement pas un vrai Français et on ne devrait pas avoir les mêmes droits.
L’Europe, déjà dans une situation délicate avec la crise économique et les réfugiés, ne pourrait pas régler ces problèmes si à la tête des gouvernements, et au parlement européen, se trouverait des gens qui n’espèrent que voir la fin de l’Union européenne, le retour aux contrôles des frontières, et le non respect de ses valeurs phares qui sont la diversité, la démocratie et les Droits de l’Homme.
Sources :
http://www.coe.int|http://www.coe.int http://nos.nl/liveblog/2080226-nieuwe-kamervoorzitter-arib-ik-ben-voorzitter-voor-iedereen.html|nl|NOS] http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/01/04/face-a-la-decheance-de-nationalite-l-amertume-des-binationaux_4841151_3224.html
Image :
http://91.68.209.11/bmi/s2.lemde.fr/image/2015/12/19/534x0/4835323_6_b556_des-manifestants-defilent-contre-le_d0f29c0de9453cac2816f1eb573b9311.jpg