Les attentats de Paris en Novembre dernier avaient déjà quelque peu érodé l’image de la Belgique au sein de l’espace Schengen et donc de l’Union européenne, mais le pays est également la cible depuis quelques semaines de plusieurs affaires liées au champ de compétence de la Commission européenne.
Ainsi, l’inquiétude autour du parc nucléaire belge refait surface avec la prolongation des réacteurs Doel 1 et Doel 2 décidée fin 2015 par le gouvernement belge. La nouvelle n’a pas plu à ses voisins allemands et néerlandais. La Commission a de fait été saisie début janvier par le ministre de l’environnement du Land de Rhénanie-du-Nord- Westphalie, Johannes Remmel pour « vérifier les règles de sécurité en vigueur en Belgique » (1).
Concurrence déloyale, plusieurs affaires dans le domaine des aides d’Etat
Plus récemment encore, c’est essentiellement dans le registre des aides d’Etat que la Belgique a fait parler d’elle. En une semaine et demie, ce sont trois affaires de ce type qui sont venues alimenter les communiqués de presse de la Commission européenne. De cette manière, la Commission a estimé le 11 janvier que le régime belge d’exonération des bénéfices excédentaires était illégal. Pour simplifier, le pays aurait permit un système de taxation avantageuses et illégal pour les entreprises que certains ont pu même appeler « BelLeaks » (en rapport avec le Luxleaks au Luxembourg). La CE a estimé par la même occasion que le montant total à récupérer auprès des 35 multinationales concernées était de 700 millions d’euros.
La commissaire chargée de la politique de la concurrence, Mme Margrethe Vestager, a récidivé le 20 janvier, toujours dans le domaine des aides d’Etat. La Commission a ordonné à la Belgique « de récupérer 211 millions d’euros auprès de plusieurs entreprises sidérurgiques du groupe Duferco » (3).
Entretemps, l’Institution bruxelloise a ouvert une enquête le 15 janvier sur une aide présumée à PSA Antwerp NV et Antwerp Gateway NV, deux exploitants de terminaux à conteneurs du port d’Anvers (4). Si cela ne préjuge pas d’une faute avérée, cette affaire dont les faits se sont déroulés entre 2009 et 2012 vient garnir une actualité dense pour petit pays européen.
Une accumulation d’actualités qui pourrait ternir l’image de la Belgique
En effet, l’actualité européenne qui entoure la Belgique fait craindre une certaine stigmatisation du pays à Peter Timmermans, directeur général de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). Ce dernier n’a d’ailleurs pas hésité à parler de « bashing antibelge » (5). Une mauvaise image qui pourrait être préjudiciable pour un pays qui dépend énormément de ses exportations et des investissements étrangers.
La Belgique, terre d’accueil d’une partie importante des Institutions européennes doit elle aussi se plier aux règles fixées par la Commission, une situation intéressante puisque « Bruxelles » la technocrate est plus habituée à infliger des sanctions qu’à en recevoir. Mais la vague d’affaires fiscales de la Commission qui a touché plusieurs pays européens n’a pas épargné son pays hôte : « Bruxelles » ne fait pas de cadeaux à la Belgique.
Sources :
(2) : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-42_fr.htm
(3) : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-113_fr.htm